CCE Air France : l’audit n’a pas constaté d’enrichissement personnel, selon les élus

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éroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, le 18 décembre 2009 (Photo : Mehdi Fedouach)

[12/01/2010 22:27:57] PARIS (AFP) Le comité central d’entreprise d’Air France, qui a examiné mardi un rapport d’audit sur ses comptes et sa gestion entre 2007 et fin 2009, n’a constaté “aucune preuve d’enrichissement personnel des élus” ni un “trou” de 21 à 24 millions d’euros comme avancé lundi par Le Figaro.

En l’absence d’enrichissement personnel, le CCE n’a pas voté à ce stade le principe d’un dépôt de plainte.

Les élus du CCE prennent toutefois “acte des conclusions de l’expertise et des constats relevés susceptibles de compromettre certains grands équilibres et la pérennité de la structure”, selon une motion transmise à la presse, dans laquelle ils ne donnent pas de chiffres.

En outre, les élus “affirment leur volonté de résoudre les problèmes de financement et de trésorerie du CCE et leur objectif de garantir la pérennité de cette institution au bénéfice de l’ensemble des salariés et de leur famille”.

La motion n’a pas fait l’unanimité, la CGT s’étant abstenue et la CFE-CGC ayant voté contre notamment, a précisé une source syndicale à l’AFP. Les syndicats divergent sur les solutions à apporter pour redresser le CCE.

Sur son site, La Tribune a mis en ligne des extraits du rapport, où, d’après le quotidien, le “trou” de 21 à 24 millions d’euros avancé lundi par Le Figaro n’apparaît pas clairement. Mais l’audit s’interroge sur certaines pratiques, dont “la prise en charge par le CCE de dépenses à vocation personnelle”, comme des frais de nourrice, de location de voitures, de contraventions.

La pratique de remboursement en espèces était “courante”, poursuit La Tribune, qui ajoute que deux salariés qui n?ont plus de fonctions au sein du CCE continueraient de percevoir leur rémunération mensuelle.

Dans un communiqué, la CGT, premier syndicat de la compagnie aérienne, estime que “la situation financière du CCE est catastrophique” et que l’instance “doit être entièrement refondée sur des bases saines”.

Le syndicat affirme qu’il proposera des solutions “les plus solidaires et unitaires possibles”, ce qui signifie une gestion par une intersyndicale, a précisé un délégué à l’AFP.

FO a demandé “que des mesures soient prises par la direction d’Air France pour que le CCE remplisse complètement son rôle à la fois social et économique”.

Le syndicat s’inquiète dans un communiqué de possibles licenciements à venir parmi les quelque 300 salariés du CCE (1.000 avec les salariés des comités d’établissement qui en dépendent).

De son côté, la CFTC propose “que soit confiée à un administrateur professionnel la gestion du CCE (patrimoine et oeuvres sociales)”, jusqu’aux prochaines élections professionnelles en 2011, selon un communiqué.

Pour sa part, le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) demande “une réforme en profondeur des règles de gestion” du CCE, dénonçant son “train de vie” et “l’importance de son patrimoine de centres de vacances qui ne correspond plus aux demandes des salariés”.

D’après le SNPL, le déficit structurel du CCE s’élève à 7 à 8 millions d’euros chaque année, montant qui a été renfloué parfois par Air France.

La prochaine session de CCE est prévue le 21 janvier.

Le secrétaire d’Etat aux Transports Dominique Bussereau a déclaré mardi à l’Assemblée nationale qu'”à la demande du Premier ministre”, il avait appelé lundi le directeur général d’Air France, à qui il a aussi écrit pour demander “des explications”. “S’il y a délit, la justice sera saisie”, a répété M. Bussereau.

Dans un communiqué, le député UMP Yanick Paternotte a demandé à Air France “de mettre en place une équipe de gestion intérimaire excluant le retour des anciens dirigeants”.