[12/01/2010 16:59:07] PARIS (AFP)
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| ésident de la mission sur la numérisation du patrimoine des bibliothèques, assis aux côtés du ministre de la Culture Frédéric Mitterrand (D) le 12 janvier 2010 à Paris (Photo : Olivier Laban-Mattei) |
La mission sur la numérisation du patrimoine des bibliothèques propose la mise en place d’une grande plate-forme de consultation commune, basée sur un partenariat public-privé, pour permettre aux internautes d’accéder au patrimoine écrit francophone et créer une alternative à Google.
Elle suggère par ailleurs d’éventuels accords avec le géant de l’internet américain, mais sur “une base paritaire”, a précisé mardi son président, Marc Tessier, en remettant le rapport de la mission au ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand.
Ce dernier s’est déclaré “pleinement satisfait” de ce rapport, qui arrive “dans un contexte extrêmement favorable”. Le ministre a en effet obtenu 750 millions d’euros pour la numérisation du patrimoine culturel de l’Etat dans le cadre du Grand emprunt national.
L’essentiel “est la mise en place d’une entité coopérative réunissant les bibliothèques publiques patrimoniales et les éditeurs, dans la logique de partenariat public-privé”, écrit la mission.
La nouvelle entité “aurait la responsabilité de concevoir, mettre en place et exploiter une plate-forme commune où l’ensemble des ouvrages pourraient être accessibles aux recherches des internautes”, précise-t-elle.
Le rapport préconise la mise en place de cette “grande entité de consultation du patrimoine francophone” par une “montée en puissance” de Gallica – la bibliothèque numérique de la BNF -, qui compte déjà quelque 140.000 ouvrages numérisés.
La plate-forme serait ainsi alimentée avec les livres numérisés par la BNF et les institutions publiques et ceux numérisés par les éditeurs. L’accès au financement public pour la numérisation étant subordonné à l’adhésion à la nouvelle entité commune.
Créé en octobre 2009, après l’annonce de discussions très contestées entre la Bibliothèque nationale de France et Google pour la numérisation des fonds de la BNF, le groupe d’experts suggère également de proposer à Google “une autre forme de partenariat fondé sur l’échange équilibré des fichiers numérisés, sans clause d’exclusivité”.
Les accords conclus jusqu’à présent par le moteur de recherche avec des bibliothèques sont “déséquilibrés”, a résumé Marc Tessier: “Google se propose comme un acteur qui vient numériser des ouvrages pour son compte”.
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| ège de Google, à Mountain View, en Californie (Photo : Ryan Anson) |
Le rapport Tessier propose au contraire des accords sur la base “un fichier pour un fichier”. “Nous disons: nous sommes intéressés par les fichiers francophones que vous avez. Vous êtes intéressés par les nôtres, nous vous proposons un accord un fichier pour un fichier”, a expliqué l’ancien président de France-Télévision.
Google a déjà numérisé 7 à 8 millions de livres dans le monde, notamment grâce à des accords avec de grandes bibliothèques anglo-saxonnes.
La mission note par ailleurs la nécessité de “relancer l’impulsion européenne” pour la numérisation du patrimoine.
Frédéric Mitterrand a souligné qu’il avait demandé que le rapport soit traduit dans plusieurs langues de l’UE, afin notamment de pouvoir en discuter le mois prochain avec son homologue espagnol, “dont la sensibilité sera forcément déterminante dans le cadre de la présidence espagnole de l’Union”.
Le ministre a indiqué qu’il se rendra prochainement au siège de Google en Californie pour rencontrer les dirigeants du groupe.




