Immobilier ancien : les prix repartent à la hausse dans un marché en baisse

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à Paris (Photo : Stéphane de Sakutin)

[26/11/2009 14:39:35] PARIS (AFP) Les prix de vente des logements anciens en France sont repartis à la hausse au troisième trimestre, premier signe d’un redressement du marché, mais celui-ci reste orienté à la baisse en volume en raison d’une forte diminution du nombre des transactions.

Les prix des logements anciens en France ont progressé de 0,3% au troisième trimestre 2009, par rapport au trimestre précédent, selon l’Indice Notaires/Insee publié jeudi.

Depuis le début de la crise immobilière, conséquence de la crise économique, il s’agit de la première hausse après quatre trimestres consécutifs de baisse (-9,3% au total entre le deuxième trimestre 2008 et le deuxième trimestre 2009)”, souligne l’Insee.

Mais par rapport à la même période de l’an dernier, les prix de l’immobilier ancien demeurent “en forte baisse” (-8%), selon l’INSEE.

“Le marché de l’ancien est en train de se débloquer. On peut espérer que le marché du deuxième achat va repartir progressivement permettant au marché du neuf de redémarrer”, s’est réjoui auprès de l’AFP Guy Nafilyan, PDG du promoteur immobilier Kaufman & Broad.

Les ventes de logements neufs par les promoteurs ont bondi de 65,2% au troisième trimestre, comparé à la même période de 2008, a annoncé mardi le ministère de l’Ecologie.

Mais les notaires restent prudents. “Après la quasi glaciation qui a marqué le début de l’hiver 2009, la reprise n’est pas là de façon définitive”, a averti Jean-François Humbert, président de la Chambre des notaires de Paris et d’Ile-de-France, lors d’une conférence de presse.

En effet, ce retournement de tendance intervient dans un marché où l’offre de logements, aussi bien anciens que neufs, chute alors que la demande potentielle augmente notamment parce que les jeunes ménages veulent devenir propriétaires de plus en plus tôt.

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à Tourcoing (Photo : Philippe Huguen)

“La pénurie des offres de logements, notamment de qualité, pèse sur les prix et produit de l’inflation”, explique Me Humbert.

Le nombre total des transactions va ainsi chuter à 550.000 en 2009 contre 800.000 à 850.000 par an au début du XXIe siècle, indiquent les notaires.

“On est sur un marché de pénurie, notamment à Paris”, où les étrangers (8% à 10%) tirent les prix à la hausse, relève Jérôme Dray, notaire.

Pour Paris intra-muros, la hausse des prix des appartements anciens (avec une moyenne de 6.160 euros/m2) est de 1,4% par rapport au trimestre précédent mais toujours en chute de 7,2% par rapport au troisième trimestre 2008.

En 10 ans, le prix au m2 des appartements en Ile-de-France a presque triplé et le prix des maisons a plus que doublé.

En province, l’Insee constate une hausse au troisième trimestre, par rapport au deuxième trimestre, de 0,1% (+0,6% pour les appartements et -0,3% pour les maisons). En un an, le prix des logements anciens en province a diminué de 7,9% (-6,9% pour les appartements et -8,5% pour les maisons).

Peu d’experts et de professionnels se risquent à des pronostics pour l’avenir.

“En 2010, la stagnation des salaires due à la hausse du chômage, la remontée des prix dans le neuf et la stabilisation des taux d’emprunt devraient peser sur la solvabilité des ménages et donc sur les ventes de logements neufs comme anciens”, prédit toutefois Mathilde Lemoine, directeur des études économiques de la banque HSBC France.

“Les prix cesseront alors de monter dans le neuf et le rattrapage pourrait être stoppé dans l’ancien”, affirme-t-elle.