Sarkozy défend l’agriculture, et par elle, “l’identité nationale française”

[27/10/2009 16:41:12] POLIGNY (AFP)

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à Poligny le 27 octobre 2009. (Photo : Gerard Cerles)

Nicolas Sarkozy a ardemment défendu, mardi à Poligny (Jura), une agriculture en pleine , exaltant à travers elle “l’identité nationale française” constituée, à ses yeux, par le “rapport singulier des Français avec la terre”.

Déterminé à livrer “un combat stratégique” en faveur de l’agriculture, le chef de l’Etat a annoncé un “sans précédent” de 650 millions d’euros d’aide et d’un milliard d’euros de prêts bonifiés (taux réduits) pour permettre au secteur de faire face à une crise “absolument exceptionnelle”.

C’est la quatrième fois depuis son arrivée à l’Elysée que M. Sarkozy se livrait à un plaidoyer en faveur de l’agriculture, après son discours au salon Space à Rennes en septembre 2007, au Salon de l’Agriculture en février 2008 et à Daumeray (Maine-et-Loire) en février 2009.

Mais c’est la première fois qu’il en profitait pour faire un lien direct entre agriculture, terre et “identité nationale française”.

A cinq mois des élections régionales, en mars 2010, ce thème de l’identité nationale française, qui fut l’un des fondamentaux de la campagne électorale de M. Sarkozy en 2007, revient en force avec le lancement, dimanche, par son ministre de l’Immigration Eric Besson d’un “vaste débat” sur le sujet.

“L’avenir de notre politique agricole dépasse la crise car la France a un lien charnel avec son agriculture, j’ose le mot, avec sa terre”, a lancé le chef de l’Etat, devant un parterre d’agriculteurs et de responsables syndicaux.

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à Rahon le 27 octobre 2009. (Photo : Ludovic)

“Le mot terre a une signification française et j’ai été élu pour défendre l’identité nationale française. Ces mots ne me font pas peur, je les revendique”, a-t-il dit.

Selon lui, “la France a une identité particulière qui n’est pas au-dessus des autres mais qui est la sienne”. “Et je ne comprends pas qu’on puisse hésiter à prononcer ces mots +identité nationale française+. Ils ne sont agressifs envers personne, ils sont simplement l’expression du devoir que nous devons aux générations qui nous ont précédés et qui ont fait au prix de leur vie et de leur sang ce que la France est devenue”, a-t-il assuré.

“La terre fait partie de cette identité nationale française et cette identité nationale française est constituée par ce rapport singulier des Français avec la terre”, a-t-il ajouté.

Au-delà des aides annoncées – en plus du milliard de prêts et des 650 millions, une loi de modernisation de l’agriculture d’ici à la fin 2009 et des exonérations de charges ont également été promises – M. Sarkozy a tenu un discours chaleureux envers les agriculteurs.

Selon un sondage Ifop publié mardi dans Le Figaro, 56% des paysans lui gardent leur confiance, contre 39% pour l’ensemble de la population.

M. Sarkozy a rendu en outre un hommage appuyé au ministre de l’Agriculture Bruno Le Maire, ancien directeur de cabinet de Dominique de Villepin à Matignon.

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à Poligny le 27 octobre 2009. (Photo : Gerard Cerles)

Peu auparavant, en visitant une ferme de 205 ha, à Rahon, qui pratique la polyculture (lait, viande, céréales), le chef de l’Etat avait pu se rendre compte des difficultés d’une profession dont le niveau de vie a baissé de 20% en 2008 et qui s’attend à une baisse analogue en 2009.

“On est au bord du gouffre. On ne veut pas que des rustines. Jusqu’ici, on piochait dans notre trésorerie. Elle est à sec. Maintenant, on va piocher dans notre capital, c’est inadmissible”, lui a ainsi expliqué l’un des trois associés de la ferme, Cédric Bongain.

Selon l’exploitant agricole, “chaque associé marche à 133 euros par mois depuis le début de l’année, contre 1.700 en 2008”.