Japan Airlines : une nouvelle équipe pour sauver la compagnie

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éroport de Tokyo, le 7 août 2009 (Photo : Toshifumi Kitamura)

[25/09/2009 07:26:22] TOKYO (AFP) Le gouvernement japonais de Yukio Hatoyama a constitué vendredi un nouveau panel d’experts pour superviser le sauvetage de la première compagnie aérienne du pays, Japan Airlines (JAL), surendettée et en proie à de graves difficultés financières.

Cette équipe, qui remplace celle mise en place par le précédent gouvernement conservateur de Taro Aso, comprend cinq spécialistes du redressement d’entreprises en plus du ministre des Transports Seiji Maehara, qui la préside.

“Je souhaite que vous jouiez le rôle central dans le plan de redressement de JAL”, a déclaré M. Maehara aux experts au début de la réunion inaugurale.

La mission du panel consistera à superviser les plans de redressement proposés par la direction de JAL et à évaluer l’ensemble des actifs de la compagnie, a-t-il indiqué. Le groupe de sages comprend Shinjiro Takagi, le président de l’ex-Société de revitalisation industrielle, un organisme public qui avait joué un rôle clé entre 2003 et 2007 dans le sauvetage d’entreprises affaiblies par la crise financière japonaise des années 1990.

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éunion avec le président de JAL, le 24 septembre 2009 à Tokyo (Photo : Yoshikazu Tsuno)

Dès son arrivée au pouvoir le 16 septembre, le nouveau gouvernement japonais avait annoncé qu’il reprendrait à zéro le processus de restructuration de JAL.

Victime d’une chute du trafic passagers et fret pour cause de crise mondiale, la compagnie a subi de lourdes pertes lors de l’exercice 2008-2009 et s’attend à rester dans le rouge cette année. Elle croule, de plus, sous une énorme dette de 1.518 milliards de yens (11,3 milliards d’euros) à fin juin.

Jeudi, le président de JAL Haruka Nishimatsu s’était entretenu avec M. Maehara et avec les principales banques créancières de la compagnie.

Il avait sollicité une injection de capitaux publics pour renflouer l’entreprise. Mais le ministre avait refusé, jugeant que les mesures de restructuration envisagées étaient encore insuffisantes.

Le porte-parole du gouvernement, Hirofumi Hirano, a toutefois précisé vendredi que le gouvernement n’avait pas l’intention de laisser tomber JAL, la première compagnie aérienne d’Asie.

“Cette pensée n’a pas cours parmi nous”, a-t-il affirmé à un journaliste qui lui demandait si l’exécutif allait laisser JAL faire faillite.

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ésident de JAL, Haruka Nishimatsu (C), répond aux questions des journalistes avant son entrevue avec le ministre des Transports, le 24 septembre 2009 à Tokyo (Photo : Yoshikazu Tsuno)

Le président de JAL “a soumis un nouveau plan de sauvetage, mais nous, en tant que nouveau gouvernement, devons l’étudier en détail pour voir s’il est réaliste et faisable”, a déclaré le Premier ministre Yukio Hatoyama à Pittsburgh, aux Etats-Unis, où il participait au sommet du G20.

JAL, privatisée en 1987, a déjà été renflouée à plusieurs reprises par le gouvernement ces dernières années. Elle a notamment obtenu en juin un prêt d’urgence de 100 milliards de yens (750 millions d’euros), dont 60 milliards ont été apportés par une banque contrôlée par l’Etat.

Selon M. Maehara, la compagnie dispose de suffisamment de trésorerie pour tenir jusqu’en décembre.

Japan Airlines devait en principe dévoiler d’ici fin septembre l’intégralité des mesures de sauvetage qu’elle compte mettre en oeuvre. La mise en place du nouveau panel d’experts va toutefois repousser cette échéance jusqu’à fin octobre ou novembre, a indiqué un responsable du ministère des Transports.

JAL a déjà annoncé que son plan comprendrait 6.800 suppressions d’emplois et de nombreux abandons de lignes. JAL cherche également à nouer un partenariat avec une compagnie étrangère d’ici la mi-octobre.

A la Bourse de Tokyo, l’action JAL a encore dévissé vendredi de 7,63% à 133 yens, cumulant une chute de 22,22% en deux jours.