Les anciens jeux vidéo séduisent et pourraient faire l?objet d?un musée

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éateur japonais de jeux video, Shigeru Miyamoto, et une console Nintendo le 15 mai 1996 à Los Angeles (Photo : John T. Barr)

[20/09/2009 09:31:40] PARIS (AFP) Le retrogaming, qui consiste à jouer aux anciens jeux vidéo, connaît un succès croissant en France, à un point tel que certains plaident pour la création d?un musée retraçant l?histoire de cette industrie.

Au festival du jeu vidéo, organisé de vendredi à dimanche à la Porte de Versailles à Paris, l’espace dédié aux vieilles machines a été pris d’assaut par des joueurs de tous âges, avides de découvrir ou de redécouvrir des productions datant parfois de plus de vingt ans.

Il y a un “réel intérêt” pour le retrogaming car les gens sont curieux de voir les différentes étapes qui ont conduit ce milieu à ce qu?il est aujourd?hui, relève Guillaume Verdun, responsable audiovisuel de l?association MO5.com, qui milite pour la préservation du patrimoine du jeu vidéo.

Sur le stand, des consoles Master System de Sega, sortie au milieu des années 1980, et Super Nintendo, commercialisée au début des années 1990, étaient par exemple disponibles.

“C?est émouvant de pouvoir retrouver des monuments du jeu vidéo alors que c?est généralement une industrie où l?on attend toujours la prochaine évolution technologique”, explique Adrien, 38 ans.

Les joueurs “s?intéressent à tous les types de logiciels mais Pong connaît un succès particulier car c?est le premier jeu de l?histoire”, selon M. Verdun.

Le président du festival, Jonathan Dumont, juge pour sa part cet engouement “encourageant” car il montre que le jeu vidéo est “en passe d?acquérir un vrai statut d?oeuvre artistique”.

“Regarder des vieux films est quelque chose de très commun. Le fait que les gens se penchent sur les anciennes productions n?est qu?une évolution logique. On ne s?attarde plus seulement sur les atouts techniques mais aussi sur les qualités artistiques”, décrypte-t-il.

Le principal obstacle à l’essor du retrogaming reste néanmoins de pouvoir offrir un catalogue accessible en permanence. Pour l?heure, les anciennes machines ne sont présentées aux joueurs que de façon ponctuelle, à l?occasion de salons ou lors d?une exposition temporaire qui a eu lieu cet été à Paris.

D?où l?idée d?un “Institut national des Sciences numériques” défendue par MO5.com, qui possède un fonds de plusieurs milliers de pièces, afin de permettre au plus grand nombre de s?essayer aux anciennes productions.

“Avoir un stock de vieilles consoles est quelque chose qui nous satisfait mais l?intérêt reste de pouvoir y jouer. Le jeu vidéo n?est pas fait pour être juste regardé comme un tableau ou une sculpture”, fait valoir le responsable audiovisuel de l?association.

Des contacts ont notamment été noués avec la Bibliothèque nationale de France et la Cité des Sciences de la Villette à Paris ainsi qu’avec le cabinet de la secrétaire d’État chargée du Développement numérique, Nathalie Kosciusko-Morizet.

“On avance peu à peu mais on sait que cela prendra des années pour se concrétiser”, déplore M. Verdun.

Du côté des professionnels de l’industrie, le soutien reste mitigé.

Les éditeurs historiques comme Nintendo et Sega sont “sensibilisés” à la question de la mise en valeur de l’histoire du jeu vidéo et aident à l?occasion l?association, mais “d’autres n’en voient pas forcément l’intérêt” car ils préfèrent se concentrer sur leurs nouveautés, constate le responsable de MO5.com.