Les campings ne connaissent pas la crise

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ée d’un camping (Photo : Stéphane de Sakutin)

[03/06/2009 13:48:29] PARIS (AFP) Autrefois taxés de “ringards”, les campings ont dépoussiéré leur image et semblent bénéficier à plein de la crise, attirant des vacanciers toujours plus attentifs à la dépense mais exigeants sur la qualité.

Alors que les réservations pour les hôtels sont en berne, les campings tablent cette année sur une fréquentation record, en hausse de 3% par rapport à une saison 2008 déjà jugée excellente. Les chaînes de camping prévoient même une hausse de 10% des nuitées.

“Le camping résiste à la crise. Les gens prennent moins l’avion et ceux qui avaient l’habitude de partir vers des destinations exotiques se rabattent sur la France”, a déclaré mercredi devant la presse Guylhem Féraud, président de la Fédération nationale de l?hôtellerie de plein air (FNHPA).

Seul bémol, la clientèle étrangère est en recul, et la hausse est surtout due à un afflux accru de campeurs français, à la recherche de formules “tout compris” adaptées à leurs budgets en ces temps de crise.

Les prix au sein d’une même catégorie de camping sont restés stables depuis dix ans, assure la profession. Pour pouvoir planter sa tente, une famille de quatre personnes doit débourser de 100 à 300 euros par semaine en haute saison. Pour les mobil-homes (quatre à huit personnes), les tarifs varient de 500 à 1.000 euros.

Si les réservations sont “en avance pour le pourtour méditerranéen”, la Bretagne “subit la perte de la clientèle britannique”, en raison de la baisse de la livre, a précisé M. Féraud.

En 2008, la fréquentation des campings s’était accrue de 1,2%, tirée par une progression de 2,1% des Français, alors que le nombre de clients étrangers a reculé de 0,4%.

Championne du camping en Europe, la France compte plus de 8.600 terrains classés, attirant chaque année 8 millions de clients, dont 6 millions de Français. Le secteur génère un chiffre d’affaires de plus de 1,6 milliard d’euros par an.

Près d’un quart des Français qui partent en vacances cet été envisagent de passer quelques jours au camping, selon une étude réalisée en mai par Strategy One/Opinion Way pour la FNHPA. Et 69% des personnes interrogées estiment que les clichés associés au camping appartiennent au passé.

“Il y a dix, vingt ans, un Britannique était fier de faire du camping”, synonyme de “vacances sportives”, alors que “pour les Français c’était ringard, ils avaient honte. Aujourd’hui, ces clichés, c’est fini”, a affirmé M. Féraud.

Tentes, camping-cars, mobil-homes ou chalets de luxe … le paysage de l’hôtellerie de plein air s’est diversifié au fil des années. Les terrains trois et quatre étoiles sont de plus en plus recherchés: leur nombre a augmenté de 15% en dix ans, au détriment des campings une et deux étoiles, en net recul.

Nouveauté, les campings en France pourront se doter à terme d’une cinquième étoile, dans le cadre de la prochaine refonte de l’actuel classement qui date de 1993, proposée par le gouvernement et soutenue par la profession.

Quant à l’attribution d’une cinquième étoile, “la différence sera dans les services” (piscine, toboggan, jacuzzi etc…)”, alors que l’hébergement est déjà “standardisé”, a expliqué M. Féraud.

“Le camping est le secteur d’hébergement qui s’en sort le mieux dans le contexte actuel”, a jugé Philippe Maud’hui, directeur de l’ingénierie d’Atout France, la nouvelle agence de développement touristique de la France.

Toutefois, les vacanciers risquent selon lui de rogner sur les dépenses annexes (restaurant, supérette, bar, loisirs), amputant ainsi le chiffre d’affaires des gestionnaires de campings.