Partenariat : les centres techniques tunisiens ne veulent pas sortir de l’ «auberge» espagnole

Rarement bilan aura été aussi unanime et positif : totalement satisfaits de
leur collaboration avec leurs homologues espagnols, les centres techniques
tunisiens demandent unanimement à ce que cette expérience se poursuive. Ils
l’ont clamé haut et fort lors du séminaire d’évaluation organisé par l’ACTIT
(Association des Centres Techniques Industriels Tunisiens), organisé
vendredi 8 mai 2009 à Hammamet.

Les centres engagés dans ce programme en ont tous profité à des degrés
divers, notamment pour «booster» leurs capacités techniques. A titre
d’exemple, le Centre National du Cuir et de la Chaussure (CNCC) a pu grâce à
cette coopération former certains de ses cadres aux techniques de l’analyse
et des essais sur les chaussures de sécurité, à la productivité et à
l’organisation industrielle, assurer le diagnostic stratégique d’entreprises
dans le cadre de la mise à niveau, introduire de nouveaux concepts dans le
secteur comme la labellisation ou la digitalisation du pied pour l’obtention
de mesures –pour mettre au point des formes mieux adaptés au pied tunisien
que celles achetées en Europe-, lancer un programme de recherche sur les
chaussures personnalisées et adaptées au diabétique, etc. «Aujourd’hui,
notre problème n’est plus la fabrication mais le confort de la chaussure»,
résume Malek Khelil, directeur général du CNCC.

Autre bénéficiaire de la coopération espagnole, le centre de l’emballage
Packtec a pu acquérir un savoir-faire en matière d’homologation des
emballages pour produits dangereux, indique sa directrice générale, Mme
Lamia Thabet.

«Notre expérience provient de la coopération avec les autres centres »,
admet pour sa part Néjib Karafi, patron du Cettex (Centre Technique du
Textile). Le programme dont a bénéficié ce centre entre 2002 et 2005 visait
à l’habiliter à contribuer à la modernisation de l’industrie du textile et
de l’habillement, de soutenir la dynamique de la restructuration, et de
favoriser le développement du partenariat industriel. Il lui a notamment
permis de renforcer son dispositif de veille technologique avec la mise en
place d’un système d’information pour la gestion de sa base de données
industrielle.

Autre grand bénéficiaire de la coopération tuniso-espagnole, le Cetime
(Centre Technique des Industries Mécaniques et Electriques) a obtenu le
financement de deux études (sur la faisabilité de la mise en place de
réduction des déchets) et le renforcement de ses capacités en matière
d’analyses et d’avaries (secteur des assurances), et d’utilisation
rationnelle de l’énergie en milieu industriel.

Acteur important de l’industrie agroalimentaire, le Centre Technique de
l’Agro-alimentaire (CTAA) a pu, grâce au soutien espagnol, former certains
de ses cadres à l’audit technologique du secteur des dattes, à l’élaboration
de guides pour la mise en place de systèmes de qualité, en matière
d’analyses sensorielles, de développement de nouveaux aliments et de
technologies émergentes dans le traitement des aliments.

Idem pour le Centre Technique de l’Industrie du Bois et de l’Ameublement (Cetiba)
-qui n’a pas peu gagné d’une série de projets portant sur la mise en place
d’un label qualité pour les produits de l’ameublement et du bois, et d’un
observatoire de ce secteur, le développement de la compétitivité, la
sécurité des procédures de contrôle, etc- le Centre Technique de la Chimie,
qui a pour partenaire l’Association de Recherche pour les Matériaux
Polymères (Aimplas), et le Centre technique des matériaux de construction,
de la céramique et du Verre (CTMCCV), bénéficiaires de plusieurs actions
portant notamment sur l’amélioration de la qualité des prestations.

Last but not least, le Laboratoire Central d’Analyses (LCA) a collaboré avec
l’Association Espagnole de Fabricants de Jouets pour acquérir une capacité
de vérification de l’authenticité du marquage CE et d’essais sur dives
appareils électriques. Mais le laboratoire n’entend pas s’arrêter en si bon
chemin. «Nous sollicitons l’appui de la coopération espagnole pour la mise
en œuvre de conventions avec les laboratoires espagnols, car notre objectif
est de faire du LCA un laboratoire notifié à l’échelle européenne », clame
son nouveau directeur général, M.Hechmi Belghith.

Même son de cloche positif du côté espagnol. «La coopération avec la Tunisie
a été excellente. L’Espagne peut continuer à financer, mais c’est le
ministère de l’Industrie qui décidera des priorités lors de la phase
d’identification des nouvelles activités. Il faudra tenir compte de la
création d’emplois et des zones de développement régional », résume
M.Guillermo Caro, directeur du bureau de la coopération technique auprès de
l’ambassade d’Espagne à Tunis.