photo_1240509855516-1-1.jpg
Logo de Fiat (Photo : Damien Meyer)

[23/04/2009 18:05:13] MILAN, Italie (AFP) La crise qui frappe le secteur automobile a refait tomber le groupe italien Fiat dans le rouge au premier trimestre, pour la première fois depuis son redressement et son retour aux bénéfices début 2005.

Alors que le groupe doit finaliser son alliance avec l’américain Chrysler d’ici la fin du mois, le patron de Fiat Sergio Marchionne a démenti une information de l’hebdomadaire allemand Spiegel selon laquelle une lettre d’intention sur une prise de contrôle d’Opel, filiale de General Motors, pourrait être signée dès mardi.

“Je n’ai rien à annoncer (…) Nous n’avons pas de conversations directes avec Opel”, a déclaré M. Marchionne au cours d’une conférence d’analystes.

“Si l’opportunité apparaît, nous regarderons de près, mais je ne pense pas que nous en soyons là aujourd’hui”, a-t-il cependant ajouté.

Les négociations avec Chrysler continuent à enregistrer des “progrès”, a-t-il dit, répétant qu’il ne voyait “pas de raison” à ce que l’alliance ne se fasse pas.

Pour faire face à la crise, Sergio Marchionne prône une refonte du secteur dans laquelle il veut faire jouer un rôle de premier plan à son groupe.

Fiat a annoncé avoir accusé au cours du premier trimestre une perte nette de 411 millions d’euros contre un bénéfice net de 427 millions d’euros un an plus tôt. Il s’agit de la première perte depuis son retour aux bénéfices début 2005, après quatre ans dans le rouge.

Fiat s’attend toujours à dégager un bénéfice net cette année, mais il a fortement abaissé sa prévision et mise désormais sur un chiffre “supérieur à 100 millions d’euros” contre plus de 300 millions attendus jusqu’à présent.

Le groupe a confirmé en revanche sa prévision d’un résultat courant, indicateur-clé de la gestion industrielle, “supérieur à un milliard d’euros”, grâce à une “amélioration des conditions de marché” dans les mois à venir.

Sur le premier trimestre, la perte courante du groupe s’est élevée à 48 millions d’euros contre un bénéfice courant de 766 millions d’euros un an plus tôt, tandis que le chiffre d’affaires a chuté de 25,3% à 11,268 milliards d’euros.

Fiat a subi une contraction de 17,6% de ses ventes de véhicules à 464.600 unités même si la demande est repartie en mars sous l’effet des primes à la casse instaurées en Europe, ce qui a entraîné une perte courante de 30 millions d’euros de sa branche automobile.

La division Composants et Systèmes de Production, qui fabrique notamment des moteurs, a été particulièrement touchée et a accusé une perte courante de 113 millions.

Afin de réduire les coûts, Fiat va supprimer de 10 à 15% des emplois administratifs de sa filiale américaine de machines agricoles et d’engins de construction, une mesure qui touchera 1.000 à 1.500 personnes dans le monde.

CNH a enregistré un bénéfice courant de 49 millions mais a accusé une perte nette de 126 millions de dollars (97,2 M EUR) à cause d’un fort recul de la demande d’engins de construction.

La dette industrielle du groupe a progressé par ailleurs de 600 millions d’euros à 6,6 milliards tandis que la trésorerie a augmenté à 5,1 milliards d’euros contre 3,9 milliards fin 2008.

A la Bourse de Milan, Fiat a clôturé sur une baisse de 0,80% à 7,41 euros, dans un marché en légère hausse de 0,33%.