Le tourisme débattu par les JD : passer d’une destination touristique à une industrie touristique

Sur le site “MAC 125 Tunisie”, vous pouvez lire : “Ces dernières années, la
Tunisie a enregistré une hausse, du nombre des visiteurs par an, qui a dépassé
les 6.5 Millions. Ceci dit, est-ce que la hausse du nombre des visiteurs peut
constituer, à elle seule, un critère fiable et suffisant pour juger du bon
fonctionnement du tourisme en Tunisie? La réalité est que non! On parle trop de
la baisse incessante de la rentabilité dans l’hôtellerie. Des touristes payent
des frais de séjours trop bas. En plus, ces touristes…. de masse ne sont pas
de bons consommateurs…faute de moyens. Nos hôtels 4 et 5 étoiles, ne peuvent
même pas assurer un service de 3 étoiles puisque …… ils bossent avec des
tarifs de 2 étoiles pour les clients qui viennent de l’Europe par
l’intermédiaire des tours opérateurs. Le secteur du tourisme a coûté et nous
coûte encore trop cher….. en matière d’investissement et de crédits. On en
parle trop, on s’y intéresse trop, on lui accorde tous les privilèges et les
priorités, mais en réalité il n’est pas aussi fructifiant que ça».

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C’est peut-être ce qu’ont voulu décrier les jeunes dirigeants lors d’un déjeuner
débat consacré au tourisme en Tunisie et dont l’invité d’honneur n’était autre
que Khelil Lajimi, ministre du Tourisme. Pour lancer le débat, un papier de
réflexion préparé par les jeunes promoteurs reflétant leur vision du tourisme à
l’horizon 2020 et posant les problématiques du produit touristique dans notre
pays. Car selon eux, et ils ne sont pas les seuls à le penser, le produit
touristique commercialisé aujourd’hui ne reflète pas le véritable potentiel du
pays et, à quelques exceptions près, n’exprime pas la maturité d’un secteur dans
lequel la Tunisie a été leader. Aujourd’hui, elle ne l’est plus autant, d’aucuns
lui reprochent même d’être à la traine d’autres pays.

Un journaliste présent au débat a déclaré que «le contexte actuel du tourisme
recèle toute la difficulté que l’on a de passer de la politique hôtelière à la
politique touristique».

Le tourisme dans le regard des JD

En 1998, la Tunisie réalisait 1,7 milliard de $ avec 30,1 millions de nuitées,
une capacité de 184.616 lits, une durée de séjour de 6,1 jours et un taux
d’occupation de 52,8%. En 2008, 38 millions de nuitées ont été enregistrées avec
un nombre de lits égal à 238.220, une durée de séjour de 5.4 jours et un taux
d’occupation de 52,8%. On n’a pas besoin d’être expert-comptable pour comprendre
que l’augmentation de la capacité d’hébergement n’a pas amélioré le taux
d’occupation, et que même si les recettes touristiques ont presque doublé (3,3
milliards de dinars tunisiens), il s’agit plus de l’augmentation du coût de la
vie dans notre pays et de l’inflation que de dépenses supplémentaires supportées
par les touristes. «Le tourisme, explique Tahar Ayachi, un spécialiste du
secteur, est le fait de créer à chaque instant une opportunité d’achat, c’est de
faire en sorte que le visiteur soit, à chaque pas, tenté de faire des dépenses».

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Or, quelles sont les opportunités offertes par la Tunisie à ceux qui veulent
dépenser ? Rien, niente, nothing ! En la matière, il n’existe que les pratiques
des souks !

Pour ceux qui veulent dîner tard, les restaurants ferment tôt et les lieux
d’animation de qualité n’existent pratiquement pas. Rien qu’à voir “Tunis by
night”, on réalise rapidement que c’est la ville dortoir par excellence ! Ca
change du Caire où à quatre heures du matin, un visiteur peut s’installer dans
un café à «Khan al Khalili» en plein centre de la capitale égyptienne, siroter
un jus ou prendre un café au rythme des chansons d’Oum Khalthoum joué au luth
par un vieux musicien. Un vrai délice ! Et qui ne coûte pas très cher mais fait
le charme unique de cette ville millénaire. Ville qui n’est, d’ailleurs, pas la
seule dans les pays moyen-orientaux à abriter ce genre de lieux où on joue de la
musique et on présente des spectacles sans que ça se transforme au bout de
quelques temps en un cabaret sordide fréquenté en grande partie par une
clientèle non-recommandable ! A Damas, Amman, Beyrouth, ce genre d’endroits est
légion, on s’y rend en famille, en couple ou entre amis.

Et c’est ce que recherchent les touristes. Ils veulent découvrir autre chose que
les murs des hôtels, ils veulent découvrir la vraie vie, celle qu’on retrouve
dans les rues, dans les lieux de loisirs, de restauration, les théâtres, les
cinémas, les dancings…

Alors pourquoi ça ne marche pas chez nous ? Qu’est-ce qui cloche?

Quand les plus huppées et les mieux fréquentées des discothèques n’ont pas le
droit de servir des boissons alcoolisées à partir de 2h du matin, sachant qu’en
été, c’est à partir de 25h, au sortir des dîners, que l’on commence à envahir
les discothèques, on se pose des questions. Doit-on laisser des clients
prévenants entrer en discothèque avec leur nécessaire de «boisson»… parce que,
figurez-vous, la pratique est très courante? Il suffit de poser la question aux
concernés. Il faudrait peut-être savoir ce que l’on veut. On peut approuver ou
désapprouver cette «libéralisation des mœurs» mais comme l’on dit très souvent,
les demi-mesures, mathématiquement parlant, ne donnent rien. Alors à quoi bon ?

Toujours, en matière d’animation, on ne le dira jamais assez, ce sont les gens
du pays, les «indigènes», les «autochtones», bref les originaires qui savent
mieux le vendre que n’importe qui. C’est simple quand eux-même s’amusent dans
leur pays, il est tout à fait naturel que les autres, les «allogènes» s’amusent
aussi bien sinon plus qu’eux.

Et pour ne pas limiter l’animation aux discothèques, parlons de ces produits à
fort contenu culturel et émotionnel auxquels tiennent nos jeunes promoteurs.
Qu’est-ce qui entrave le développement de produits touristiques tels les
festivals à thèmes, le tourisme sportif, le tourisme d’Affaires, l’agritourisme,
le tourisme culturel, l’écotourisme, ou le clubbing ?

Serions-nous à court d’idées ? Serait-ce le manque d’imagination du secteur
privé ? Le manque de moyens ? Ou plutôt la lourdeur des formalités
administratives et les autorisations nécessaires à ce genre de produits si
difficiles à avoir ?

Pourquoi faut-il se suffire d’un produit dans lequel nous n’avons aucun mérite
et qui en est pratiquement resté au stade primaire, le tourisme balnéaire ?

«Le tourisme balnéaire : un atout?»

Aux jeunes dirigeants qui appelaient à ce que le tourisme ne soit pas assimilé
uniquement au clichet du balnéaire, Khelil Lajimi a répliqué : «Je ne suis pas
d’accord avec la dévalorisation du produit balnéaire tunisien, nous sommes une
destination balnéaire, notre chance est de l’être. Les plages qui existent dans
notre pays, on ne peut en trouver pareil aux Caraïbe». Sauf que nous sommes une
destination balnéaire mais nous n’avons pas de produits balnéaires, M.l e
ministre. Oui, nos plages peuvent être d’une beauté irréelle mais qu’avons-nous
à offrir à nos visiteurs hormis ce que le bon Dieu a bien voulu nous offrir et
gratis !

Dans notre pays, l’activité principale d’un touriste se limite à se prélasser
sous un soleil brûlant sur du sable doré, ce qui reviendrait, comme le dirait
l’expression consacrée, à bronzer idiot. Or, si nous tendons à avoir un tourisme
de qualité, il faudrait peut-être penser à d’autres formules qui permettraient
d’enrichir le produit balnéaire et rehausser son niveau. On pourrait peut-être,
à l’instar de ce qu’on offre aux Caraïbes, s’adonner à toutes sortes
d’activités. Dans ces belles et lointaines contrées, on exerce au choix la
voile, la planche à voile, le ski nautique, le kayak de mer, la plongée
sous-marine, la pêche au gros ou le scooter de mer. Sans oublier les excursions
à bord de catamaran et les courses des yoles…

Corrigez-moi si je me trompe, mais nous n’avons pas le 1/10ème de ce genre de
produits balnéaires. Avec la différence qu’aux Caraïbes, mis à part le produit
en question, il n’y a pas grand-chose alors que notre pays regorge de richesses
civilisationnelles, naturelles et historiques…

«Il faut que plusieurs intervenants travaillent ensemble pour promouvoir le
pays. Le ministère de la Culture et d’autres départements ainsi que les privés
pour animer en hors saison» déclare, Khelil Lajimi.

Retravailler l’image de la Tunisie

D’où l’importance de retravailler l’image de la Tunisie et de rompre avec le
cliché de Tunisie ”destination balnéaire”. Oui, M. le ministre, en lui
donnant, comme vous le dites si bien, de la valeur ajoutée et en communiquant
dessus. En assurant la promotion de la destination tout au long de l’année, en
encourageant tout ce qui a trait à l’animation culturelle, aux projets originaux
tel ce projet de village andalou sur les hauteurs de Testour, défendu par un
promoteur. Ou d’autres projets d’animation qui peinent à décoller parce qu’à ce
jour, le para-touristique reste la vache maigre du produit touristique tunisien.
Sans parler de l’événementiel qui exige de la part des amateurs une patience et
une ténacité dignes des «saints». Parce que, pour payer une star internationale
en devises, c’est la croix et la bannière. Et à la vitesse avec laquelle les
stars de nos jours se font et se défont, on pourrait même le temps de tout
régler, réaliser qu’elle n’en est plus une… Et qu’on ne parle surtout pas de
médiatiser un spectacle dans les pays émetteurs. Quel est le privé qui pourrait
assurer la promotion d’un spectacle en France, en Allemagne ou au Royaume-Uni ?
C’est pratiquement une mission impossible.

L’Etat, lui-même, serait en peine de le faire.

Ceci dit, c’est la qualité du spectacle et de l’artiste qui peut garantir la
médiatisation de l’œuvre.

Il y a plus de dix ans, Michel Jackson se produisait au stade olympique d’El
Menzah, les jeunes venus de tout le pourtour méditerranéen s’étaient déplacés
dans notre pays, la préparation et l’organisation de la représentation en
elles-mêmes étaient spectaculaires. On a parlé de la Tunisie avant, pendant et
après que le célèbre chanteur américain s’y est produit.

Les retombées médiatiques de ce seul spectacle étaient plus efficaces que nombre
de campagnes promotionnelles sans envergure et vite oubliées.

A Tunis, les activités culturelles qui distinguaient la Tunisie avant-gardiste
des autres pays arabes se sont réduites comme peau de chagrin. Ils sont loin les
temps où on se rendait aux ouvertures et clôtures officielles des festivals de
Carthage de cinéma et de Théâtre, en robe soirée et tenues correctes exigées.

Dans l’arrière-pays qui souffre non seulement d’un manque d’animation, mais de
la pauvreté de l’infrastructure touristique, rien que pour pouvoir aménager un
gîte rural, il faudrait solliciter cinq départements dont l’un peut approuver et
un autre non. C’est pratiquement le mythe de Sisyphe. Dès qu’on a se dit qu’on a
tout résolu, on se retrouve face à une nouvelle entrave. «La faute revient à une
situation, la prééminence en matière de prise de décision qui revenait au
ministère du Tourisme aux années 70 lorsqu’on voulait développer le secteur ne
l’est plus. Il faudrait peut-être penser à concrétiser cette idée de Conseil
supérieur du tourisme qui tarde à voir le jour», explique Tahar Ayachi. Cet
organisme pourrait au moins travailler à harmonier les mesures et les décisions,
tout comme il pourrait mettre en place des stratégies visant à renforcer la
relation entre les secteurs publics et privés pour une meilleure qualité de
service, à sensibiliser les citoyens sur l’importance du tourisme et à
développer une «culture» du service, comme l’expriment si bien les JD dans leur
papier d’introduction.

Car le tourisme tunisien ne souffre pas seulement de la pauvreté de son produit
mais de la qualité de son service.

Quid des services ?

«Nous avons étendu le Programme de mise à niveau pour améliorer la qualité du
produit touristique, nous l’avons étendu à l’aspect immatériel pour la mise à
niveau des ressources humaines qui sont déterminantes dans l’amélioration du
produit touristique», assure M. Laajimi.

Car l’une des plaies du tourisme est indiscutablement le service.

L’Institut de formation hôtelière de Sidi Dhrif ainsi que les différentes
institutions de formation dans les métiers de tourisme tant publiques que
privées seraient-ils dans l’incapacité de répondre aux besoins du secteur en
ressources humaines ?

L’hôtellerie tunisienne répond-elle aux normes minima pour ce qui est de la
qualité de services, des commodités offertes aux clients ? L’un des ténors du
tourisme tunisien nous disait, il y a quelques temps, «il existe au moins 100
unités hôtelières qui assurent une qualité de service irréprochable». Oui et les
autres alors ? Malgré les efforts fournis par les autorités de tutelle pour
palier aux insuffisances des normes de classification, il est assez fréquent de
se retrouver dans un hôtel 4 étoiles qui répondrait plus aux critères des 2
étoiles ou même moins tant au niveau des commodités que du service. Au début des
années 90, certains 4 étoiles d’autres pays ne valaient pas des 3 étoiles et 2
étoiles tunisiens. Cette époque est aujourd’hui révolue. La qualité de nombre
d’unités hôtelières laisse à désirer. «C’est normal, puisque le secteur est
empiété de promoteurs qui ne sont pas des professionnels du tourisme, qui
bradent les prix, ne maîtrisent pas leurs produits et sont complètement
indifférents à l’image de marque du pays», ajoute le même professionnel. Un
raisonnement qui se tient. Quand le prix d’une nuitée dans un «4 étoiles» est
dérisoire, il ne faut pas s’attendre à des merveilles en matière de qualité de
services ou à un confort répondant au classement de l’hôtel.

Doit-on sacrifier au choix de la libéralisation économique, la qualité d’une
activité clé pour l’économie du pays ? L’Etat doit-il intervenir pour fixer un
seuil de tarifs au-dessous duquel et selon les catégories des hôtels, on ne doit
pas descendre ?

Il est peut-être temps qu’il reprenne ses prérogatives de régulateur,
moralisateur, contrôleur dans un secteur qui n’a pas su se réguler par lui-même
et où la corporation fédérée en une entité appelée FTH n’arrive pas à imposer
une ligne de conduite à tous les opérateurs, dont certains peu soucieux des
enjeux que représente la qualité du produit pour le tourisme.

Aux Etats-Unis, on considère que la sécurité du pays dépend de sa sécurité
commerciale. Nous devrions peut-être commencer à considérer ceux qui s’attaquent
aux intérêts économiques du pays par leur recherche rapide du gain sans se
soucier des intérêts supérieurs de la nation comme une menace pour la sécurité
de notre pays. L’hôtellerie est un métier, pour certains une passion. N’est pas
hôtelier qui veut. Ceux qui voudraient découvrir comment entretenir un hôtel et
préserver son standing, pourraient se rendre au Phénicia à Hammamet, le temps
passe sans rien altérer de son lustre et de la qualité d’un personnel stylé et
bien rôdé.

Le tourisme est une chaîne, dont les maillons doivent être liés et qui va du
sourire de l’hôtesse de l’air à l’accueil à l’aéroport, au séjour à l’hôtel
passant par l’environnement naturel et physique. Ceci au niveau du produit mais
encore faut-il savoir et avoir les moyens de promouvoir une destination.

«Ouvrir le ciel pour élargir les horizons»

Assurons-nous au niveau de la promotion de notre destination ? Non. Répondent
les jeunes dirigeants.

La Tunisie est absente dans le Top 10 des lieux inoubliables. Elle manque de
visibilité sur les sites les plus visités de France, tels que : Google.fr / Face
book/ Skyrock / Yahoo.fr / Kelkoo.com ainsi sur les sites de voyages :
Lasminute.com / Opodo.fr /Expédia.fr / Go voyages et elle manque de visibilité
en tant qu’annonceur.

Et puis la Tunisie, grande prêtresse pour tout ce qui est des TIC, n’est pas
très présente sur le Net. Alors que, indiquent nos jeunes promoteurs, et à titre
d’exemple, 15 millions de voyageurs venant de 190 pays préparent leurs voyages
sur le site Tripadvisor, en une semaine. Pour eux, il ne suffit plus de
confectionner des brochures et d’insérer des encarts dans les magazines des
tours opérateurs, la Tunisie n’y est pas exclusive, ce qu’il faut, c’est se
présenter seul et en exclusivité.

Toujours selon eux, il faudrait renforcer les représentations touristiques à
l’étranger, parler du produit dans les foyers étrangers, en ciblant et en
montrant la diversité du tourisme tunisien, ses 3.000 ans d’histoire et ces
multiples produits.

«Pour ce qui est du manque de visibilité de la destination Tunisie sur Internet,
nous sommes tout à fait conscients de l’importance que revêt désormais le web en
matière de promotion. Une récente étude a d’ailleurs montré que le consommateur
passe désormais par la Toile avant d’aller chez les TO. Le site de l’ONTT
(bonjourtunisie.com) est actuellement en phase de «toilettage». Nous sommes
aussi sur un portail privé sur le tourisme tunisien», explique le ministre.

«Le problème dans notre pays est la saisonnalité. En haute saison, certains
employés se comportent d’une manière indécente tant vis-à-vis des clients que de
l’établissement. On a l’impression qu’ils se rattrapent sur le dos des clients
en prévision des jours de vaches maigres», fait remarquer un professionnel de la
restauration. Ceux qui travaillent dans le secteur le savent parfaitement,
l’absence d’un revenu stable engendre une insécurité qui se traduit par des
pratiques douteuses….

Il est donc important de chercher à promouvoir le pays tout au long de l’année
et chercher d’autres niches telles les seniors. «Les séniors constituent une
frange qui dispose du pouvoir d’achat le plus élevé. Les TO n’attaquent que la
population active. Nous nous sommes donc adressés à ce créneau via les
associations et les amicales des retraités. 7.000 retraités viendront donc en
Tunisie en 2009 et 10.000 en 2010», révèle Khelil Lajimi.

Il est également important de créer de l’événementiel qui soit fortement
médiatisé et de mettre en place des produits commercialisables à longueur
d’année tels les produits culturels ou sportifs.

La meilleure manière d’assurer une fréquentation touristique régulière passe,
cependant, par les TO qui ne veulent céder leur place dans la commercialisation
du produit touristique local et qui imposent leurs conditions à bon nombre
d’opérateurs locaux.

«C’est parce qu’ils maîtrisent le marché tunisien à travers la maîtrise du
charter, explique le ministre. Le jour où le ciel tunisien sera libéralisé et
c’est incessant, nous pourrons contourner le monopole des TO et œuvrer à
développer des lignes aériennes et des vols directs longues distances». La zone
BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) pourrait devenir la cible d’actions
promotionnelles d’envergure. «D’ailleurs, nous sommes en train de travailler sur
la Chine et le Canada», ajoute M. Laajimi.

L’ouverture du ciel a permis au tourisme marocain de décoller, espérons que ce
sera le cas pour la Tunisie. Mais reconnaissons également les mérites du
tourisme marocain, qui ne s’est pas attaché à drainer les petits portefeuilles
mais s’est attaqué au tourisme moyen et haut de gamme. «Les élites attirent
toujours les masses, les masses font fuir les élites et tirent vers le bas»,
disait un expert français du tourisme. Et quoi qu’on dise sur la limite des
moyens promotionnels de la Tunisie, sur l’absence de produits touristiques de
qualité, il reste qu’il ne s’agit que d’une question de volonté. La volonté des
privés d’améliorer leurs services, de participer à la promotion du produit
touristique et d’œuvrer à préserver son image de marque. Mais plus important, il
s’agit également de la volonté de l’Etat de rester toujours impliqué dans le
secteur, ne pas limiter sont rôle à la gestion des affaires courantes et garder
ses prérogatives dans la promotion, l’organisation, l’impulsion et l’orientation
du produit touristique dans notre pays.

Une étude subventionnée par la Banque mondiale a été réalisée, il y a près de 5
ans, et qui met en place la stratégie à suivre pour que le tourisme tunisien se
maintienne en bonne position. Dans cette étude, il y a eu des propositions par
rapports aux produits, aux services, au transport. Qu’en est-il aujourd’hui de
cette étude ? A-t-on appliqué quelques recommandations parmi celles émises ? On
voudrait bien le savoir. En attendant, on a sollicité des financements pour une
autre étude. Espérons que celle-ci fera mieux que la précédente et surtout
qu’elle sera prise plus au sérieux.

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