Michelin a son tour frappé par la crise automobile en fin d’année

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ésentation des résultats, le 13 février 2009 à Paris (Photo : Eric Piermont)

[13/02/2009 20:15:15] PARIS (AFP) Touché à son tour par la crise qui frappe de plein fouet toute la filière automobile et par la hausse des matières premières, Michelin a annoncé des résultats en net recul et s’attend à une année 2009 encore difficile, à l’instar d’autres équipementiers comme Valeo.

Dans le sillage des annonces très pessimistes des constructeurs automobiles Renault et PSA, le fabricant de pneumatiques Michelin a annoncé un bénéfice net en chute de 53,8%, à 357 millions d’euros, et l’équipementier Valeo termine l’année dans le rouge.

“Une année terrible”, a résumé le patron de Michelin, Michel Rollier, pour évoquer 2008 qui aura vu “à la fois des matières premières au plus haut et un effondrement des marchés totalement imprévisible par son ampleur sur le quatrième trimestre”.

De fait, les volumes vendus ont plongé de 16% au quatrième trimestre, même si le chiffre d’affaires du groupe français de pneumatiques a finalement enregistré un recul limité à 2,7% sur l’année, à 16,408 milliards d’euros.

La forte baisse du dernier trimestre a été générale, affectant non seulement les pneus équipant les véhicules neufs, mais aussi les marchés du remplacement, qui représentent les trois quarts des ventes, où la baisse a été particulièrement notable pour les poids lourds.

Pour 2009, Michelin n’attend pas d’amélioration du marché, au moins dans la première moitié de l’année: “le premier trimestre va rester extrêmement difficile et le premier semestre sera probablement lui-même difficile”, a jugé M. Rollier, tablant sur un niveau d’activité au premier semestre comparable à la fin de 2008 où la production avait été réduite de l’ordre de 20%.

En conséquence, les réductions de production vont continuer, affectant les usines en France et dans le monde au premier trimestre. M. Rollier ne s’est pas prononcé au-delà, faute de visibilité.

En France, Michelin pense limiter le recours au chômage partiel en utilisant toutes les possibilités de flexibilité, dont l’annualisation du temps de travail.

Quant aux effectifs, ils vont continuer à se réduire par des départs à la retraite non remplacés, mais Michelin n’a “pas de projets aujourd’hui de mesures plus drastiques”.

Le scénario retenu par Michelin envisage cependant que le marché du remplacement pourrait “peut-être montrer une certaine reprise à partir du deuxième semestre” 2009. Le groupe table aussi sur l’effet positif, en cours d’année, de la baisse des prix des matières premières consommées, qui seront par contre au plus haut en début d’année.

Dans ce contexte, la gestion des liquidités sera la priorité du moment, pour le groupe qui va continuer à adapter en permanence sa production et qui a décidé de réduire de près de moitié ses investissements, à 700 millions d’euros.

L’équipementier automobile français Valeo a, quant à lui, terminé l’année 2008 dans le rouge, enregistrant une perte nette de 207 millions d’euros, après une chute de plus de 26% de son chiffre d’affaires au quatrième trimestre.

“La crise nous a violemment frappés”, a constaté le PDG du groupe Thierry Morin, en la qualifiant de “crise la plus importante qu’on ait jamais connue”.

Et pour 2009, Valeo “n’est pas optimiste”: M. Morin anticipe “une chute de la production automobile mondiale de l’ordre de 30% au premier semestre, et de l’ordre de 20% sur l’ensemble de l’année”. Il s’attend à une baisse du chiffre d’affaires du même ordre que celle du marché au premier semestre.

Michelin et Valeo ont toutefois annoncé vendredi une initiative commune pour promouvoir l’industrialisation et la commercialisation de systèmes pour les véhicules électriques et hybrides.