La tension sociale gagne la Toile avant la journée d’action du 29 janvier

[28/01/2009 18:27:02] PARIS (AFP)

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Un ordinateur portable (Photo : Justin Sullivan)

Les syndicats, qui ont déjà eu recours au “marketing viral” pour les élections prud’homales, jouent la carte internet pour diffuser des tracts vidéo ou communiquer sur les manifestations prévues en France jeudi dans le cadre de la journée d’action interprofessionnelle.

La CGT a ainsi posté quatre vidéos depuis le 9 janvier sur son site et des sites de partage comme Youtube. L’une, largement reprise, ironise sur la célèbre citation de Nicolas Sarkozy affirmant que “désormais quand il y a une grève en France, personne ne s’en aperçoit”. Une autre se moque aimablement d’un expert ayant eu le front, selon le syndicat, de nier tout problème de pouvoir d’achat.

Pour la première fois, une carte des lieux de manifestation (195 mercredi à 14H00) et la liste des appels à la grève en entreprises est mise à jour heure par heure sur le site www.cgt.fr.

“C’est un outil d’information mais aussi de lutte, car on montre que la France se remplit de manifestations”, a indiqué à l’AFP Pascal Santoni, conseiller à la communication numérique, recruté en décembre 2007 par la CGT.

“On introduit sans en abuser l’image et l’internet pour avoir des contenus plus accessibles à l’ensemble des salariés, les faire participer aux débats”, “mobiliser l’attention des jeunes”, poursuit M. Santoni. “Mais rassurez-vous, si internet tombait en panne, on pourrait encore faire grève!”, lance-t-il.

D’autres militants, rompus au débat sur internet depuis la campagne de 2005 pour le “non” à la Constitution européenne, ont fait naître un site spécial (www.29janvier2009.fr) “pour faire converger tous les gens intéressés”, dit l’un des animateurs Xavier Marchand, professeur d’histoire à Mèze (Hérault).

La CFTC, adepte du marketing viral cet automne “pour sortir du microcosme militant et toucher des salariés non-CFTC voire réfractaires au syndicalisme”, a fait sobre.

La confédération chrétienne a inondé de messages son réseau d’adhérents et de délégués, pour expliquer les motifs de la journée d’action.

Des opposants à la grève usent aussi de l’effet démultiplicateur d’internet.

Ils pestent contre la “poignée de syndicalistes ne représentant qu’une minorité” (www.contribuables.org, groupe de pression de droite), réclament “un vrai service minimum” (www.stoplagrève.com, émanation du syndicat étudiant de droite Uni).

La fédération Liberté chérie (2.000 adhérents revendiqués), proche de l’aile libérale de l’UMP à laquelle appartient le secrétaire d’Etat aux PME, Hervé Novelli, invite à télécharger un tract contre les grèves à répétition (www.liberte-cherie.com).