La Bourse de Tunis… numéro 2 mondiale !

La Bourse de Tunis est la numéro trois mondiale question
performance. Juste après celle du… Ghana. C’est Pierre-Henri de Menthon,
Directeur délégué du magazine Challenges, qui l’affirme. Ce faisant, il analyse
des données publiées dans une revue financière française de référence, «La
Tribune».

L’indice boursier de la place de Tunis a ainsi progressé de plus de 18%
depuis le début de l’année. Les Ghanéens, avec leur mirifique 50%, et l’Equateur,
avec 22% font certes mieux. Mais tout de même. Voici de quoi apporter de l’eau
au moulin de nos responsables, qui martèlent que «la crise financière
internationale» n’aura pas d’effets sur la Tunisie. Mieux : selon ces éléments,
notre Bourse pourrait même offrir quelques attraits intéressants pour les
investisseurs étrangers. Autant dire une petite oasis de stabilité financière au
milieu de la tempête internationale. Ce qui devrait d’autant plus attirer les
investisseurs internationaux, et renforcer les arguments de notre place
financière.

Bloomberg, lui, affirmait dès octobre, que la Tunisie se plaçait en deuxième
position en termes de performances boursières, avec un brillant 17,3%, juste
derrière l’inamovible Ghana (décidément) leader absolu avec 63,6%. L’Equateur,
lui, pointait déjà son nez, mais à la troisième place, avec une progression de
6,2%.

Analyse iconoclaste ? Effet de manches de journalistes en mal d’inspiration ?
Pas si sûr. Une analyse du très sérieux institut Merrill Lynch a publié un
rapport selon lequel le Nigéria, le Mexique et les Philippines étaient les trois
pays qui représentaient les meilleurs risques boursiers. L’Egypte ne s’en sort
pas si mal avec sa 5ème place, juste après la Colombie (4ème). Les pires ? Dans
l’ordre, l’Australie, la Suisse, et la Corée. L’étude de Merrill Lynch se base
sur 5.000 indicateurs économiques, et n’est pas destinée à faire simplement
plaisir aux plus tiers-mondistes des investisseurs ! La crise chamboule donc
complètement les hiérarchies, et bouscule sérieusement les idées reçues.

De quoi rendre le sourire aux responsables de l’économie tunisienne. Comme
quoi les affirmations que certains ont trouvées lénifiantes, sur la non
corrélation de notre économie avec la crise internationale se vérifient
peut-être. Les indices et les éléments d’informations que nous offrent des
institutions étrangères tendent à le prouver.

«Je m’attends à une forte croissance économique en Tunisie et nous n’avons
pas de craintes pour l’année prochaine même si à l’échelle de la planète cela ne
va pas être facile», avait déclaré le président du Fond monétaire International,
Dominique Strauss-Kahn, lors de sa visite en Tunisie. Et après tout, ces
déclarations rassurantes ne sont pas uniquement des formulaires protocolaires !