L’euro, en forte baisse face au dollar, ne se relève pas

 
 
[02/10/2008 21:14:55] LONDRES (AFP)

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Un euro et un dollar (Photo : Joël Saget)

L’euro ne s’est pas relevé de sa glissade jeudi et a fini une nouvelle fois les échanges européens en baisse, face au dollar, après avoir touché un plus bas depuis plus d’un an, les cambistes spéculant sur de futures baisses de taux de la Banque centrale européenne (BCE).

Vers 16H00 GMT, l’euro valait 1,3848 dollar contre 1,4009 dollar mercredi vers 21H00 GMT.

Le dollar était en recul face au yen à 105,38 yens, contre 105,73 yens mercredi soir.

L’euro cédait lui aussi du terrain face à la devise nippone, à 145,58 yens contre 148,11 la veille.

La devise européenne a signé sa sixième séance d’affilée en baisse, et a même touché un plus bas depuis le 7 septembre 2007 vers 12H50 GMT, à 1,3748 dollar.

La devise européenne marque ainsi un recul de plus de 14% par rapport à son record historique du 15 juillet dernier, à 1,6038 dollar pour un euro.

Cette nouvelle chute est imputable aux propos du président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, qui a reconnu que l’option d’une baisse des taux directeurs avait été discutée, au cours d’une conférence de presse faisant suite à la décision de statu quo de la BCE pour octobre.

Le taux directeur de la BCE est fixé depuis juin à 4,25%.

La mention d’une diminution des risques concernant l’inflation a pu être encouragée par les chiffres des prix à la production industrielle dans la zone euro, en recul en août pour la première fois depuis septembre 2006, relevaient les analystes.

Le dollar avait déjà atteint un pic à l’ouverture des échanges européens, bénéficiant du soulagement des marchés après l’adoption du plan Paulson par le Sénat américain.

Par ailleurs, en dépit de l’affirmation par Jean-Claude Trichet qu’un plan de sauvetage du secteur bancaire sur le modèle américain ne correspondait pas aux structures de l’Union européenne, les marchés spéculaient toujours sur l’adoption d’un plan similaire en Europe, projet qui suscite d’intenses discussions, notamment entre Paris et Berlin.

En revanche, les cambistes ont ignoré les rumeurs concernant une possible baisse des taux de la Réserve fédérale américaine, relayées par la presse américaine, ainsi que la nouvelle hausse des demandes hebdomadaires d’allocations chômage aux Etats-Unis, comme ceux des commandes industrielles, en baisse en août, pour la première fois depuis février.

D’autres statistiques sur le chômage en septembre, pourraient cependant limiter les gains du dollar, vendredi, si elles confirmaient la détérioration du marché de l’emploi américain, selon des analystes.

“Les marchés sont guidés par des sentiments plus que par des fondamentaux” jugeaient cependant les analystes de Standard Chartered, estimant que ce sentiment resterait favorable au dollar à moyen terme, considéré comme valeur refuge et soutenu par les mouvements de rapatriement de fonds (deleveraging).

“Avec l’effondrement du goût du risque, les monnaies dont les pays ont un fort taux d’intérêt et des déficits budgétaires importants pourraient être les premières victimes” ajoutaient-ils, citant la livre turque, le rand sud-africain ou encore le real brésilien.

 02/10/2008 21:14:55 – Â© 2008 AFP