Le pétrole en net recul après être repassé sous 120 dollars le baril

 
 
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à essence (Photo : Behrouz Mehri)

[04/08/2008 17:01:52] LONDRES (AFP) Les cours du brut s’affichaient en net recul lundi après-midi, repassant pour un moment sous 120 dollars le baril, après l’annonce que la tempête qui menaçait dans le Golfe du Mexique n’aurait pas d’impact sur la production, dans un marché toujours inquiet quant à la faiblesse de la demande.

Vers 16H45 GMT (18H45 à Paris), le baril de Brent pour livraison en septembre cédait 3,55 dollars à 120,63 dollars par rapport à la clôture de vendredi soir sur l’InterContinental Exchange de Londres.

A la même heure, le baril de “light sweet crude” pour livraison en septembre perdait 4,08 dollars à 121,02 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

Le pétrole est tombé lundi sous les 120 dollars le baril à la fois à New York et Londres, pour la première fois depuis trois mois.

Le brut a soudain décroché aux alentours de 15h30 GMT, cédant jusqu’à 5,38 dollars à Londres à 118,80 dollars (un plus bas depuis le 15 mai) et 5,6 dollars à New York à 119,50 dollars.

“Le marché a manifestement choisi de se focaliser sur les nouvelles concernant la tempête tropicale plutôt que les tensions géopolitiques” expliquait l’analyste indépendant John Hall.

La tempête tropicale Edouard, qui générait des vents atteignant 85 km/h, se situait lundi dans le nord-ouest du Golfe du Mexique, selon le Centre national des ouragans (NHC) américain. Elle se dirigeait vers les côtes du Texas et de la Louisiane, qu’elle devrait atteindre dans la nuit de lundi à mardi.

Le géant pétrolier anglo-néerlandais Shell a indiqué lundi qu’il allait évacuer une quarantaine de salariés de ses installations mais a dit ne pas craindre d’impact sur sa production.

“Par ailleurs, les marchés sont inquiets quant à la faiblesse de la demande” ajoutait Veronica Smart, consultante au Energy Information Centre.

“Depuis que le pétrole a dépassé 145 dollars, le marché s’est comme +inversé+ et il a tendance a regarder désormais les nouvelles baissières plutôt que celles susceptibles de le faire flamber” précisait l’analyste, en référence aux indicateurs pointant dans la direction d’un ralentissement marqué aux Etats-Unis et notamment d’un recul de la consommation des ménages.

Alors que la publication des stocks de pétrole pourrait être l’occasion mercredi de révéler une nouvelle glissade de la demande américaine, les investisseurs guetteront la décision de politique monétaire que doit rendre mardi la Réserve fédérale.

Depuis ses records à 147,50 à Londres et 147,27 à new York (atteints le 11 juillet), le brut a perdu près de 20% de sa valeur.

Lundi matin, les cours étaient restés soutenus par l’inquiétude concernant le dossier nucléaire iranien.

Les Six grandes puissances impliquées dans les discussions sur le programme nucléaire iranien ont menacé Téhéran de nouvelles sanctions après un entretien peu concluant du négociateur iranien Saïd Jalili avec le chef de la diplomatie de l’Union européenne Javier Solana.

Il y a deux semaines à Genève, les cinq membres du Conseil de sécurité et l’Allemagne (5+1) ont fait à l’Iran une proposition de coopération économique et politique en échange de la suspension par Téhéran de ses activités d’enrichissement d’uranium. Ils lui avaient donné deux semaines pour donner sa réponse et le délai expirait ce week-end.

En outre, de nouvelles tensions au Nigeria ont été relevées pendant le week-end avec la confirmation de l’enlèvement de deux français aux abords de la cité pétrolière de Port-Harcourt.

Le plus important groupe armé du Nigeria a menacé lundi de commettre une série “d’attentats meurtriers” et “sans précédent” dirigés contre les employés expatriés de Julius Berger PLC, une branche locale de bâtiments et travaux publics de l’entreprise allemande Bilfinger Berger.

 04/08/2008 17:01:52 – Â© 2008 AFP