Bruxelles veut faire baisser le prix des SMS à l’étranger

 
 
photo_1215955276570-1-1.jpg
éléphone portable, le 26 novembre 2003 à Paris (Photo : Jean Ayissi)

[13/07/2008 13:23:13] BRUXELLES (AFP) Après avoir réduit de force les prix des appels vocaux sur téléphone portable à l’étranger, Bruxelles veut faire de même pour les SMS, voire l’accès à internet via réseau mobile, une action controversée mais qui lui vaudrait les louanges des consommateurs.

Utiliser son téléphone portable dans un autre pays de l’UE, la pratique appelée “itinérance” ou “roaming”, ne devrait pas coûter beaucoup plus cher que chez soi, martèle Viviane Reding, commissaire européenne chargée des télécoms.

Elle avait laissé aux opérateurs jusqu’au 1er juillet pour baisser “significativement” leurs tarifs de roaming pour les SMS et l’internet mobile (via téléphone portable par exemple).

“Sans grand résultat. Les prix de roaming des SMS sont passés depuis janvier de 29 à 28 centimes d’euros”, relevait-elle récemment, “je vais maintenant devoir faire une proposition pour baisser ces tarifs”. Une initiative en ce sens est attendue très prochainement.

En avril 2008, les prix pour l’internet mobile étaient inférieurs de 25% à leur niveau d’un an plus tôt et ceux pour les SMS de 18%. Et la tendance se poursuit, rétorque la GSM Association, qui réunit 750 sociétés de téléphonie mobile.

Mais Viviane Reding est soutenue par le groupe des 27 régulateurs nationaux des télécoms de l’UE (ERG). Dans un avis récent, il juge que pour les SMS en itinérance, 11 à 15 centimes d’euro “suffiraient pour permettre la couverture complète des coûts (de fourniture du service) et une marge raisonnable” pour les opérateurs.

Viviane Reding a elle-même évoqué en avril 12 centimes, taxes comprises.

L’ERG déconseille en revanche d’agir sur les tarifs de l’internet mobile.

Les opérateurs militent aussi pour épargner ce marché encore en décollage, qui a crû l’an dernier dans l’UE de 40% à 7 milliards d’euros, selon une étude du cabinet de consultants AT Kearney pour la GSM Association.

Si les prix baissent trop, ils menacent de freiner le développement de nouveaux services comme la télévision sur portable.

Viviane Reding, qui a dû revoir ses ambitions en baisse sur un vaste projet de réforme du marché des télécoms, espère retrouver un peu des lauriers gagnés avec sa première initiative sur le roaming.

Depuis l’été dernier, elle a imposé dans l’UE un “eurotarif” maximum de 0,49 euro hors TVA pour les appels émis depuis l’étranger et de 0,24 euros pour les appels reçus. Ces prix passeront à 0,46 et 0,22 euros fin août, et baisseront encore l’année prochaine.

La Commission doit encore décider si la mesure est maintenue après 2010, mais revendique déjà des économies moyennes de presque 60% pour les consommateurs.

Elle veut aussi se pencher sur la durée des communications, souvent arrondie à la minute supérieure. Selon l’ERG, cela augmente la note de 24% pour les appels émis et de 19% pour les appels reçus comparé à une tarification à la seconde.

Agir sur le roaming “aura certes un impact politique et plaira à une partie du grand public, mais les réalités économiques ne sont pas vraiment là”, nuance un spécialiste du secteur.

“Vous avez toujours l’histoire du type mécontent qui était en vacances dans un autre pays et a eu un choc devant sa facture au retour”, reconnaît-il.

Mais “les utilisateurs qui tirent le marché de l’itinérance, les gens qui vont à l’étranger et communiquent massivement, sont bien moins sensibles aux prix que les autres. La plupart sont des clients d’affaires, souvent ils ne payent pas eux-mêmes leurs factures”, dit-il

Les opérateurs parlent aussi d’une hausse de seulement 11% depuis un an du volume d’appels vocaux en roaming, pas assez pour compenser leurs pertes de revenus (-26%) qu’ils risquent de vouloir récupérer autrement.

 13/07/2008 13:23:13 – Â© 2008 AFP