Immobilier : coup de frein sur les prix, coup de froid sur les ventes

 
 
photo_1214913711656-1-1.jpg
à vendre à Caen, le 30 mars 2006 (Photo : Mychele Daniau)

[01/07/2008 12:05:16] PARIS (AFP) Stabilisation des prix dans tout l’Hexagone, baisse importante en Ile-de-France du nombre de ventes selon les notaires: le marché immobilier français subit depuis le début de l’année 2008 un coup de frein sur les prix et un coup de froid sur les ventes.

“Le marché immobilier marque le pas car les acheteurs ont le pied sur le frein et ont tiré le frein à main”, a affirmé Me Jean-Marie Montazeaud, président de la commission conjoncture de la chambre des Notaires de Paris, mardi lors d’une conférence de presse.

“C’est la première fois que cela freine comme cela depuis 10 ans”, a-t-il ajouté.

De même sur toute la France, les prix des logements anciens ont baissé de 0,8% au premier trimestre 2008, après avoir progressé de 0,4% lors du trimestre précédent, selon l’Indice national Notaires/Insee publié mardi.

En Ile-de-France, les prix des logements se sont stabilisés (+0,4%) pendant les trois premiers mois de 2008 alors que le nombre de ventes a connu une baisse de 8,8% par rapport au trimestre correspondant de 2007.

Les prix des appartements anciens ont ralenti leur course à Paris (+1,1% contre +2% un an plus tôt) et en Seine-et-Marne (+0,6% contre +0,8%).

Ils ont même baissé dans les Hauts-de-Seine (-0,7%), en Seine-Saint-Denis (-0,1%) et dans le Val d’Oise (-1,0%).

Pour les maisons individuelles, la hausse annuelle des prix a été divisée par plus de deux en petite couronne et par plus de trois en grande couronne.

La baisse est surtout spectaculaire sur le nombre de ventes en Ile-de-France. Le volume des ventes, pour l’ancien et le neuf, est passé de 44.228 transactions à 40.315, soit une baisse de 8,8%, entre les premiers trimestres des années 2007 et 2008.

photo_1214913488933-1-1.jpg
âtiment dans le centre de Toulouse, le 24 avril 2008 (Photo : Eric Cabanis)

Mais le “vrai décrochage”, selon Me Montazeaud, s’est produit, selon des chiffres provisoires, au mois de mai avec une chute, par rapport au mois correspondant de 2007, du nombre des ventes de 17% et même de 21% à Paris et en petite couronne.

“Il faut que les vendeurs arrêtent de demander 10% de plus chaque année”, a souhaité Me Montazeaud.

Les agents immobiliers font le même constat pour la France entière.

Le prix moyen d’acquisition ressort à 2.554 euros/m2, soit une faible progression de +0,72% par rapport aux six derniers mois de 2007, selon le réseau d’agences immobilières Century 21.

Mais les variations des prix recouvrent de grandes disparités entre les régions et à l’intérieur de celles-ci entre les centre-villes, où les prix sont souvent encore à la hausse, et les banlieues et les grandes banlieues où les prix accusent des baisses atteignant jusqu’à 10%, souligne Century 21.

Trois critères sont avancés par Century 21 pour expliquer cette “période d’ajustement”: resserrement des critères d’octroi des prêts par les banques, hausse des taux de crédit (+1% en un an) et renchérissement du prix des carburants qui fait hésiter les éventuels acheteurs à s’éloigner des villes.

Pour le site internet SeLoger.com “l’indice national des prix de l’offre immobilière perd 0,28% en juin, signe que le marché immobiler ancien continue de se contracter”.

Certains prédisent même le pire pour les prix. Ainsi les dirigeants du réseau d’agences Laforêt Immobilier ont avertit lundi que les prix des transactions sur les logements anciens en France “vont baisser d’environ 15% sur 2 ans”.

Pour Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France, “le coup d’arrêt du marché constitue une bonne nouvelle” car “le marché de l’immobilier a connu dans plusieurs pays une croissance trop rapide et trop forte”.

Mais le gouverneur de la Banque de France estime toutefois que la marché immobilier français “n’est pas en crise”.

 01/07/2008 12:05:16 – Â© 2008 AFP