Le prix du pétrole chute de plus de 4 dollars, après avoir frôlé les 112 USD

 
 
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Puits de pétrole dans le Dakota du Nord, aux Etats-Unis, en mai 2007 (Photo : Karen Bleier)

[17/03/2008 20:48:24] NEW YORK (AFP) Les cours du baril de pétrole ont chuté de plus de quatre dollars lundi à New York, en raison de craintes d’une baisse de la consommation énergétique, dans un contexte de ralentissement économique mondial.

Cette dégringolade du prix du baril d’or noir intervient après un nouveau record absolu, à 111,80 dollars, établi lors des échanges électroniques d’avant séance, suite à un nouveau glissement du dollar, monnaie dans laquelle est vendu le brut, tombé à plus de 1,59 dollar pour un euro.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” pour livraison en avril a fini à 105,68 dollars, en baisse de 4,53 dollars par rapport à sa clôture vendredi.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai (un contrat dont il s’agit du premier jour de cotation) a lâché pour sa part 5,80 dollars à 101,75 dollars.

Le prix du baril met ainsi fin à une série de records de clôture, entamée il y a une dizaine de jours, et qui l’avait vu terminer vendredi dernier au-delà des 110 dollars, à 110,21 dollars à New York.

“Le pétrole descend de son nuage et renoue avec la réalité”, a commenté Phil Flynn, analyste au cabinet Alaron Trading.

Les craintes d’une entrée en récession de l’économie américaine sont en train de “couper l’appétit” des investisseurs pour les matières premières, selon Bart Melek de BMO Capital.

“Après avoir cédé à une fièvre acheteuse, le marché est dans une logique de correction (…) et cette vulnérabilité est due à la détérioration de l’environnement économique”, a ajouté Mike Fitzpatrick de MF Global.

Les investisseurs réalisent “enfin” qu’une récession économique aux Etats-Unis pourrait se propager au reste du monde et affecter considérablement la demande en hydrocarbures, soulignent les analystes.

D’autant que l’offre de brut continue de s’étoffer et que l’on approche de la fin de l’hiver, période de forte consommation d’énergie dans l’hémisphère nord.

Les Bourses asiatiques ont plongé lundi, imitées par les places européennes, après le rachat en urgence, et à un prix dérisoire, de la cinquième banque d’affaires américaine Bear Stearns par sa rivale JP Morgan dimanche pour lui éviter une faillite.

Cette opération, validée par la banque centrale (Fed), a intensifié les craintes sur la santé de l’économie américaine, plombée par la crise du crédit.

Les investisseurs redoutent un effet domino des difficultés de Bear Stearns à d’autres fleurons de Wall Street comme Lehman Brothers, ce qui aura pour conséquence une aggravation de la crise financière.

L’écroulement du dollar avait entraîné, jusqu’à l’ouverture du marché newyorkais lundi, une ruée des investisseurs possédant d’autres devises vers les marchés des matières premières, considérées alors comme un havre de paix face à l’instabilité des Bourses.

La “fièvre acheteuse” pourrait de nouveau gagner les investisseurs mardi en cas de réduction drastique du principal taux d’intérêt américain, qui affaiblirait davantage le dollar, estiment les analystes.

 17/03/2008 20:48:24 – © 2008 AFP