Le virus de Sidi Valentin

Le virus de Sidi Valentin

La
Saint-Valentin est aussi dignement fêtée dans le microcosme de
l’informatique. Le cœur a ses raisons que le marketing a appris à connaître.
Et à l’ère de l’internet, c’est le webmarketing qui prend le relais. C’est
par exemple l’occasion pour les spammeurs tunisiens de faire tourner leurs
services à plein : de prestigieux hôtels de la place ne se privent pas de
relancer leur clientèle virtuelle par emails HTML interposé. Petits cœurs et
roses rouges, comme il se doit, sont à l’honneur, et pullulent dans nos
boîtes aux lettres électroniques. Les petites boîtes spécialisées dans les
services internet, monnayent leur base de données de quelques milliers
d’adresses. Sidi Valentin intercèdera en leur faveur, leur permettant de
faire leur beurre en cette occasion.

 

Le saint homme contribue aussi à faire tourner la netéconomie, on l’aura
compris. Les cartes de vœux virtuelles, prennent ainsi le pas sur les
cartons traditionnels. Sauf que l’occasion faisant le larron, les
internautes peuvent aussi avoir de mauvaises surprises. Et c’est le FBI,
oui, oui, cette agence pour la sécurité intérieure de l’Amérique qui nous
avertit. Le 12 février, il a publié une alerte pour mettre en garde les
amoureux transis. Le communiqué l’énoncera clairement : « Si vous recevez
une e-card de la Saint-Valentin à laquelle vous ne vous attendiez pas, soyez
prudent. Il est possible qu’elle n’ait pas été envoyée par un admirateur
anonyme, mais qu’elle contienne plutôt le virus Storm Worm. » C’est que la
carte de vœux électroniques, contrairement à son ancêtre classique, peut
aussi receler de mauvaises surprises. Le Storm Worm, ou « ver tempête », se
cache dans l’email. En cliquant sur le lien pour visualiser la carte,
l’internaute ne fait que télécharger un virus particulièrement dangereux. Le
dernier rapport de Mc Affee sur les nouvelles menaces du web a été à ce
sujet fort éloquent. Le virus pourrait transformer votre ordinateur en
zombie, c’est-à-dire qu’il se mettra à arroser la planète d’emails non
sollicités, ou encore récupérer des données confidentielles sur votre
machine, et autres joyeusetés de ce type.

 

Le problème avec ce type de virus, c’est qu’il se transforme. Certains
peuvent même se métamorphoser toutes les trente minutes, ce qui les rend
particulièrement difficiles à déceler par les anti-virus. Ceux qui auront
ouvert un email, dont ils ne connaissent pas clairement l’identité de
l’expéditeur, en seront ainsi pour leurs frais. Comme quoi les hackers se
mettent aussi à exploiter les petits défauts des internautes. Sidi Valentin
ne protégeant pas les amoureux infidèles, ils n’avaient qu’à bien se tenir.
Comme quoi les lois du réseau internet ne sont pas dénuées de moralité.

 


O.C.