[14/02/2008 17:50:09] PARIS (AFP) La Bourse de Paris a terminé en très légère hausse jeudi, pour la troisième séance consécutive, le CAC 40 grappillant finalement 0,07% dans un marché très nerveux malgré plusieurs bons résultats d’entreprises et des indicateurs économiques plutôt meilleurs que prévu. L’indice parisien a gagné 3,25 points à 4.858,65 points, dans un volume de transactions de 7,093 milliards d’euros. C’est la première fois de l’année que l’indice parisien vedette enchaîne trois séances de hausse d’affilée. Londres a cédé 0,01%, Francfort 0,16% et l’Eurostoxx 50 0,14%. Le CAC 40, qui avait ouvert en nette hausse et passé toute la journée dans le vert, a failli finir en baisse, un brutal retournement de tendance dans le sillage de Wall Street entraînant l’indice dans le rouge en toute fin de séance et annulant finalement l’essentiel des gains de la journée. “Ça a été extrêmement violent. Cela prouve que le marché reste très inquiet et très nerveux”, a déclaré Romain Hayet, un conseiller de gestion de la maison Meeschaert. Le marché a été soutenu en cours de séance par plusieurs indicateurs macroéconomiques, américains notamment, jugés plutôt rassurants. “Le chômage aux Etats-Unis est ressorti conforme aux attentes et le déficit commercial est moins important que prévu”, a expliqué Yann Azuelos, lui aussi conseiller de gestion chez Meeschaert. L’économie de la zone euro a quant à elle connu une croissance de 2,7% en 2007, supérieure à celle des Etats-Unis pour la première fois depuis 2001. Au quatrième trimestre, le produit intérieur brut a augmenté de 0,4% par rapport au trimestre précédent, proche de ce qu’attendaient les économistes. Plusieurs entreprises du CAC 40 ont également publié des résultats encourageants, mais elles sont finalement rares à avoir pu maintenir leurs gains tout au long de la séance. “Il y a des prises de bénéfices immédiates, le marché reste nerveux et n’est pas réellement revenu sur du haussier”, a expliqué Yann Azuelos. Mais c’est finalement le discours de Ben Bernanke, président de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui semble avoir le plus déprimé le marché. Il a pronostiqué devant la commission bancaire du Sénat une période de croissance “lente” aux Etats-Unis, avant une amélioration d’ici à la fin de l’année et s’est redit prêt à baisser les taux en cas de dégradation de l’économie. Il a également dit s’attendre à de nouvelles dépréciations d’actifs de la part des banques aux Etats-Unis, mais a exclu un risque d’insolvabilité. Cap Gemini (+8,22% à 37,12 euros) caracole en tête de CAC après avoir publié des résultats annuels meilleurs que prévu. M. Azuelos a souligné un “résultat opérationnel très supérieur aux attentes”. Danone (-3,57% à 52,10) recule malgré des résultats 2007 et des prévisions saluées par les analystes. M. Azuelos y voit le symptome d’un “marché de court terme, dominé par les hedge-funds et qui n’est pas un marché de gestion”. Même punition pour Renault (-4,86% à 70,93 euros), qui avait pourtant ouvert en hausse. “Le marché prend acte du fait que l’amélioration de la marge provient de la réduction des coûts et non d’un véritable accroissement des volumes”, a expliqué un vendeur d’actions. Lafarge (+1,72% à 113,42 euros) est dopé par des résultats très supérieurs aux attentes, en particulier grâce à la demande des pays émergents, et par des ambitions saluées par les analystes. L’Oréal (-4,16% à 83,00 euros) est victime de prises de bénéfices, après pourtant une 23e année consécutive de hausse à deux chiffres de son bénéfice par action. Hors CAC 40, Ingenico (+8,56% à 17,00 euros) a été recherché après avoir renoncé à racheter l’américain Hypercom. Pour M. Azuelos, cette opération avortée n’est pourtant pas forcément un bon signal envoyé au marché. “Cela montre qu’ils ont besoin de grossir par croissance externe, et donc qu’ils sont fragiles”, a-t-il estimé. Safran (+7,99% à 12,43 euros) est récompensé de son redressement, avec un bénéfice net annuel en hausse de 129%, retrouvant presque son niveau de 2005. |
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