L’Afrique, terre ‘’promise’’ ou l’eldorado pour les Chinois ?

Par : Tallel
L’Afrique, terre ‘’promise’’ ou l’eldorado pour les Chinois ?


Par Tallel BAHOURY

Il ne s’agit désormais pas d’une question mais une réalité. Les Africains
ayant montré leur incapacité à se développer par eux-mêmes, n’ayant pas su
également utiliser à bon escient les aides bilatérales et multilatérales
qu’ils ont reçues depuis le début de leur indépendance, et surtout ayant des
matières premières convoitées à la fois par les pays développés mais aussi
par les pays émergents –les seconds cherchant à se développer et s’il faut
rattraper les premiers-, il est normal que le continent soit la convoitise
de toute sorte.

En effet, à la recherche de matières premières et de nouveaux marchés,
Chinois, Indiens, Brésiliens, Sud-coréens –mais Russes également- semblent
décidés à prendre la place des partenaires traditionnels des pays africains.

Parmi ces cinq pays, c’est la Chine qui pousse le plus au fond le
champignon, puisqu’elle veut ériger l’Afrique en pré-carré pour ses
investissements et pour le débouché de ses produits ; un intérêt croissant
justifié par un chassé-croisé des dirigeants chinois sur le continent.

C’est ainsi que le ministre chinois des Affaires étrangères vient d’entamer
une tournée qui le conduira successivement en Afrique du Sud, en République
démocratique du Congo, au Burundi et en Ethiopie. Mais à l’accoutumée, le
chef de la diplomatie chinoise vient ‘’préparer’’ la venue d’un autre haute
responsable de son pays, probablement le Premier ministre chinois. Ce qui
montre, une fois de plus, l’intérêt stratégique du continent pour Pékin.

En tout cas, les échanges entre la Chine et les pays africains sont au beau
fixe : en 2006, ils se sont élevés aux alentours de 50 milliards de dollars,
et les spécialistes pensent que 2007 sera encore meilleure. Pour certains,
l’évolution des échanges entre la Chine et l’Afrique est essentiellement due
à la présence dans le sous-sol africain de matières premières indispensables
au développement de la Chine, mais on n’hésite à souligner que cette
relation est en train de devenir plus protéiforme. Eléments de réponse !

En 2007, la première banque chinoise, en l’occurrence l’ICBC, a pris une
acquisition de 20%, soit 5,6 milliards de dollars, dans le capital de la
banque sud-africaine Standard Bank (classée comme la première banque
d’Afrique par les actifs). C’est ‘’la plus grosse acquisition jamais menée
par une banque chinoise à l’étranger’’. Ce seul exemple montre, si besoin
est, que la Chine compte s’ériger en pourvoyeur de fonds pour les pays
africains, reléguant s’il le faut au second rang les institutions
financières internationales avec leurs conditionnalités d’aide… On parle
même de plus de 800 projets financés par l’ICBC en Afrique, entre usines,
centrales hydroélectriques, écoles et autres hôpitaux… Et par les temps qui
courent, l’argent n’a aucune odeur pour les Africains !

En clair, si le potentiel du sous-sol africain intéresse au premier chef la
Chine, il ne s’agit pas que de ça ; c’est tout le développement du continent
qui est visé par les Chinois, du moins tout ce qui peut engendrer de
bénéfice pour eux.