Refinancement record du Fonds africain de développement

Par : Tallel
Refinancement record du Fonds africain de développement

Les représentants des différents pays donateurs sont convenus, réunis à
Londres le mardi 11 décembre 2007, de refinancer, à un niveau record, le
Fonds africain de développement (FAD), le guichet concessionnel du Groupe de
la Banque africaine de développement (BAD). Pour les trois prochaines années
(2008-2010), les ressources totales disponibles du FAD atteindront 8,9
milliards de dollars EU, une hausse de 52 % par rapport au refinancement
atteint pour la période 2005-2007.

 

Les représentants ont validé les priorités du FAD pour l’infrastructure, la
gouvernance et l’intégration régionale, qui sont des contraintes majeures à
la croissance et à la réduction de la pauvreté en Afrique. Ce sont également
là des secteurs où le FAD dispose d’une expérience appréciable et affiche un
bilan avantageux. Grâce à ses investissements dans ces secteurs, le FAD va
aussi faire évoluer des programmes intersectoriels comme l’agriculture,
l’égalité des sexes, le développement durable, l’adaptation aux changements
climatiques et le développement du secteur privé.

 

Ces nouvelles ressources financières vont soutenir d’importantes
innovations. Premièrement, le FAD entend accroître ses interventions dans
les Etats fragiles, incluant les pays qui sortent de conflit. Il va allouer
7,5% de ses ressources, soit 665 millions de dollars EU, à son programme
nommé «Mécanisme en faveur des pays sortant de conflit», pour apporter un
soutien spécifique à ces pays, incluant l’allègement de la dette.

 

Deuxièmement, il a été convenu qu’une intégration économique plus étendue à
l’intérieur de l’Afrique est essentielle pour que le continent devienne
compétitif et surpasse les limites imposées par la petite taille des marchés
nationaux, les désavantages subis par les pays enclavés et l’absence
d’infrastructure interfrontalière. En conséquence, 17,5% des ressources (1,6
milliard de dollars EU) vont être allouées à des opérations multinationales.

 

Quelque 6 milliards de dollars EU, soit 75% des fonds, vont être alloués en
fonction des performances des pays africains, pour s’assurer que les
ressources soient utilisées efficacement et pour encourager une performance
adéquate et le rendre compte dans chaque pays.

 

Le FAD va aussi renforcer son engagement à livrer des résultats supérieurs
pouvant être démontrés, à assurer des retombées concrètes pour l’Afrique, et
à accroître son efficacité. Des objectifs clairs, mesurables ont été établis
et feront l’objet d’une révision à mi-terme en 2009.

 

Ouvrant la rencontre à titre d’hôte, la ministre britannique du
Développement international, Shriti Vadera, a souligné que l’Afrique a
récemment accompli plus de progrès qu’à aucun autre moment depuis les
indépendances, fournissant une bonne base pour l’assistance. Elle a appelé
les donateurs à respecter leurs engagements à accroître leur appui à
l’Afrique. «Si nous sommes sérieux dans notre volonté de donner une chance à
l’Afrique, alors nous devons être sérieux dans nos efforts pour appuyer les
institutions africaines. Sinon, quand le ferons-nous ?», a-t-elle déclaré.

 

Les donateurs ont exprimé leur ferme soutien au président de la BAD, Donald
Kaberuka, et déclaré que leur engagement financier constituait une
reconnaissance des efforts consentis envers les réformes auxquelles il a
présidées. Ils ont salué les améliorations apportées à la structure
organisationnelle, l’embauche de nouveaux employés, les nouveaux processus
d’affaires et l’ouverture de bureaux extérieurs, tout en soulignant que le
processus de réformes devait être poursuivi. Les donateurs ont mentionné
qu’une attention accrue à l’implantation des réformes, ainsi qu’une emphase
accrue sur l’atteinte des résultats, permettront au FAD d’obtenir des
résultats plus significatifs et de faire une plus forte contribution à la
croissance, au développement et à la réduction de la pauvreté en Afrique.

 

Les représentants des pays africains ont souligné qu’ils étaient également
liés par la performance et les résultats. Ils ont dit qu’ils voyaient la BAD
comme le canal privilégié de l’aide au développement en Afrique, et rappelé
l’importance de consacrer des ressources additionnelles au continent,
notamment au profit des pays en sortie de conflit, afin que l’Afrique puisse
progresser vers les Objectifs de développement du millénaire.

 

Le président de la BAD, Donald Kaberuka, a remercié les représentants
présents pour leur confiance dans la banque et a partagé l’ambition que
celle-ci devienne la première institution de développement en Afrique. Les
besoins de l’Afrique et l’urgence d’agir sont évidents. Il a insisté sur son
engagement personnel à ce que la BAD atteigne les résultats attendus et à
soit évaluée sur les résultats. M. Kaberuka a mentionné que la
reconstitution des ressources du FAD était un élément critique d’un effort
soutenu de coopération entre la banque et ses actionnaires en Afrique et
dans la communauté internationale.

 

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Note aux éditeurs
Le Fonds africain de développement est une institution du Groupe de la
Banque africaine de développement, la plus importante institution financière
en Afrique. Le FAD fournit des ressources concessionnelles permettant
d’investir dans des projets de développement et des programmes dans les pays
africains les plus démunis, et ses ressources sont reconstituées par ses
donateurs tous les trois ans. La rencontre de Londres est la conclusion de
négociations pour la 11e reconstitution des ressources du FAD (FAD-11)
couvrant la période 2008-2010. Les participants provenaient des pays
donateurs du Fonds et des représentants des pays africains emprunteurs.

 

Les Etats donateurs de la BAD sont l’Afrique
du Sud, l’Allemagne, l’Arabie Saoudite, l’Argentine, l’Autriche, la
Belgique, le Brésil, le Canada, la Chine, la Corée, le Danemark, les Emirats
Arabes Unis, l’Espagne, les Etats-Unis, la Finlande, la France, la
Grande-Bretagne, l’Inde, l’Italie, le Japon, le Koweït, la Norvège, les
Pays-Bas, le Portugal, la Suède et la Suisse.

 

Les bénéficiaires du FAD étaient représentés
aux négociations par des délégués du Mali, du Mozambique, de la République
centrafricaine, de la Sierra Leone et de la Tanzanie.

 

La rencontre était présidée par Sven
Sandstrom, le coordonnateur du FAD-11. Cet accord a permis d’atteindre un
niveau historique de soutien financier au FAD, le refinancement le plus
important depuis sa création en 1972, soit un accroissement de 52 % par
rapport à la reconstitution précédente (2005-2007).

 

Etabli en 1972, le FAD permet d’entretenir
un partenariat soutenu entre les pays africains et les donateurs. Il est
devenu une source importante de financement et d’assistance technique pour
quelque 40 pays à faibles revenus du continent africain.

(Source : Communiqué
BAD – Site web:


www.afdb.org

– contact:
Chawki Chahed
Unité des relations extérieures et de la communication – E-mail :
comuadb@afdb.org)