Nuages au dessus de Noël pour les Américains

 
 
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Des hommes en grève, devant le théâtre où doit être jouée la comédie musicale “Comment le Grinch vola la fête de Noël”, le 23 novembre 2007 à New York (Photo : Stan Honda)

[24/11/2007 08:06:52] NEW YORK (AFP) Broadway en grève, séries télévisées en rade, crise immobilière, essence chère et jouets dangereux: les nuages s’accumulent au dessus des Américains à un mois de Noël.

La journée de vendredi, au lendemain des fêtes de “Thanksgiving” du jeudi 22 novembre, devait être un indicateur important de la tendance des ménages à consommer: traditionnellement qualifié de “vendredi noir” parce que ce jour là les commerçants sortent leurs bilans du “rouge” et commencent à réaliser leurs plus gros profits, ce jour marque le coup d’envoi des emplettes de fin d’année.

Tandis que les investisseurs à la Bourse de New York étaient optimistes face à des premiers chiffres positifs, une enquête de la Fédération nationale du commerce de détail (NRF) indiquait que 133 millions de personnes étaient attendues dans les magasins d’ici à dimanche, et que 55 millions d’entre elles devraient effectuer des achats.

Les craintes sont que les consommateurs américains, confrontés à la crise des crédits hypothécaires et à la hausse de l’essence, freinent leurs dépenses pendant les fêtes, pesant sur les profits des distributeurs et sur l’économie en général.

La Réserve fédérale américaine (FED) prévoit une croissance très ralentie pour les prochaines années pour la première économie du monde, en dessous de 2% pour 2008.

Sur le front du divertissement, les prévisions ne sont pas enthousiasmantes non plus pour l’instant: les négociations entre la Ligue des producteurs de théâtre et les machinistes dépendant du syndicat “Local One” à Broadway ont échoué dimanche dernier et aucune nouvelle date n’a été fixée.

Si les juges ont ordonné la reprise de la comédie musicale “Comment le Grinch vola la fête de Noël”, un classique pour enfants dont les producteurs ne sont pas membres de la “Ligue” et où les machinistes ont un contrat différent, la plupart des autres superproductions restent fermées.

La Ligue affirmait en début de semaine dans un communiqué que cette grève en période de fêtes faisait perdre “17 millions de dollars par jour” à l’économie de la métropole américaine.

Beaucoup de touristes américains et étrangers en visite à New York se sont rabattus sur les spectacles “off” et “off off” Broadway, des productions théâtrales à moindre budget, qui rapportent beaucoup moins à la ville en dépenses annexes.

Du côté des scénaristes, en grève à Los Angeles et New York essentiellement, les négociations devaient reprendre mardi prochain. Les auteurs réclament un pourcentage plus important des recettes de la vente de leurs oeuvres en DVD et sur l’Internet.

Les émissions télévisées très dépendantes de l’actualité et de la production de dialogues au jour le jour, ainsi que certains feuilletons, souffrent beaucoup de la grève, les chaînes pouvant difficilement passer des rediffusions sans rencontrer des problèmes avec les annonceurs publicitaires.

Enfin, si l’effondrement du dollar face à l’euro fait la joie des Européens qui font leurs courses aux Etats-Unis ou s’apprêtent à y passer leurs vacances, les Américains se retrouvent face à un dilemme pour les cadeaux à mettre sous l’arbre de Noël pour leurs enfants: les jouets en plastique –un dérivé du pétrole– deviennent de plus en plus chers en raison du cours de l’or noir, et les jouets chinois sont jugés dangereux.

 24/11/2007 08:06:52 – © 2007 AFP