Régimes spéciaux : les syndicats obtiennent un mois de négociation mais la grève continue

 
 
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La gare Montparnasse déserte le 14 novembre 2007 en raison de la grève de la SNCF (Photo : Stéphane de Sakutin)

[14/11/2007 22:39:39] PARIS (AFP) La grève contre la réforme des régimes spéciaux , bien suivie mercredi mais moins que le 18 octobre, doit se poursuivre jeudi et entraîner des perturbations, même si les syndicats ont obtenu tard mercredi un mois de négociation dans les entreprises avant la publication des textes.

Gouvernement et syndicats, CGT en tête, ont renoué le dialogue mercredi pour tenter d’abréger le conflit. Le mouvement a été néanmoins reconduit pour 24 heures à la SNCF jeudi à l’appel de six syndicats (CGT, CFDT, FO, CFTC, Unsa et Sud), ainsi qu’à la RATP par quatre organisations (CGT, Sud, Unsa et FO).

Des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes, réunissant quelque 50.000 personnes au total selon la police, contre 150.000 le 18 octobre.

Dès mardi soir, le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault avait fait un geste en direction du gouvernement et éloigné la perspective d’un conflit prolongé, en demandant des négociations pour “chaque” régime spécial de retraite (ou entreprise concernée), en présence de représentants de l’Etat.

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Bernard Thibault et Didier Le Reste (CGT), lors d’une manifestation contre la réforme des régimes spéciaux, le 14 novembre 2007 à Paris (Photo : Patrick Kovarik)

Il avait ainsi renoncé à la revendication de la CGT d’ouvrir une négociation nationale, ce qui était refusé par le gouvernement.

De son côté, l’Elysée a accepté que l’Etat soit partie prenante des négociations entreprise par entreprise. Le ministre du Travail Xavier Bertrand a envoyé dans la soirée aux dirigeants des principaux syndicats une “lettre de proposition de méthode”, dans laquelle il estime que “l’objectif d’un mois de négociation dans l’entreprise ou la branche peut être retenu”.

Mais il a averti qu’à “l’issue de ce délai”, les “textes réglementaires relatifs à la réforme des différents régimes spéciaux seront rendus publics puis publiés”.

Dans la soirée, Nicolas Sarkozy a estimé que le conflit devait “s’arrêter le plus vite possible” car “les conditions sont réunies” pour “des négociations d’entreprises et de branches”, selon son porte-parole.

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Quai bondé à la station Chatelet à Paris, le 14 novembre 2007 (Photo : Bertrand Guay)

Même son de cloche pour le secrétaire général de la CFDT François Chérèque, qui a également estimé sur France 3 que les éléments étaient réunis pour “suspendre la grève à la SNCF”.

Mercredi, la CGT a relativisé la décrue du taux de grévistes: “l’action du 18 octobre atteignait des records historiques” et “nous restons dans des moyennes très élevées”, a-t-elle souligné.

Dans l’Energie, on a ainsi compté environ 37% de grévistes à EDF et GDF (contre 53% le 18).

A la SNCF, où sept syndicats sur huit appelaient à la grève, la direction a compté 61,5% de grévistes (contre 73,5%). De 20% à 25% des trains ont circulé en moyenne, avec seulement 90 TGV sur 700.

Jeudi, le trafic SNCF restera “très perturbé”, malgré quelques “améliorations”, selon la direction.

A la RATP, la direction a comptabilisé 44% de grévistes mercredi (contre 58%) mais le trafic est resté “fortement perturbé”.

Pour jeudi, elle prévoit encore de fortes perturbations, avec un métro sur six en moyenne.

Pour les futures discussions, la CFTC a pressé M. Bertrand de “donner du contenu” aux négociations pour limiter les pertes de revenus liées au passage de 37,5 ans à 40 années de cotisations.

Une réunion des syndicats de cheminots est prévue jeudi.

A la RATP, la direction s’est dite prête à “reprendre les discussions” dès jeudi matin.

 14/11/2007 22:39:39 – © 2007 AFP