Iran : des sanctions affecteraient peu les entreprises françaises

 
 
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Chaîne de montage d’une Renault Logan iranienne, la Tondar, à Téhéran

[05/10/2007 08:26:15] PARIS (AFP) D’éventuelles sanctions commerciales de la France et de l’Europe contre l’Iran auraient un impact limité sur les entreprises françaises, peu implantées dans le pays à l’exception de Total et Renault, estiment analystes et experts.

“Les implantations capitalistiques françaises sont peu nombreuses (une quinzaine) et remontent souvent à l’ancien régime”, avant 1979, relève dans une note Ubifrance, l’Agence française pour le développement international des entreprises.

Les entreprises françaises implantées en Iran exercent principalement dans le secteur pétrolier et les biens d’équipement, notamment automobiles.

Le géant français Total est présent dans le pays, où se trouvent les troisièmes réserves prouvées de pétrole au monde.

Mais Total produit seulement 20.000 barils équivalent pétrole par jour en Iran, sur une production totale de 2,35 millions. Cela “ne représente même pas 1% de la production de Total: si on passe à 0, ce n’est pas une bonne nouvelle mais ça ne change pas la face des choses”, tempère une analyste d’une banque française.

Des sanctions à l’égard de Téhéran pourraient toutefois compromettre la participation du groupe français dans Pars LNG, un important projet de gaz naturel liquélifié (GNL).

Le ministre iranien du Pétrole Gholam Hossein Nozari a averti à plusieurs reprises que le projet pourrait être confié à des sociétés iraniennes, en réponse aux menaces françaises de sanction.

Mais cet investissement est quoi qu’il en soit déjà menacé, parce que l’estimation de son coût “a doublé”, explique l’analyste d’un courtier.

L’autre grand groupe français présent, Renault, a investi environ 300 millions d’euros pour produire des voitures à bas prix Logan au travers d’une coentreprise. Renault Pars rassemble le constructeur français (51%), la Société pour le développement et la modernisation de l’industrie iranienne (Idro), dépendant du ministère de l’Industrie, ainsi que les constructeurs iraniens Iran Khodro et Saïpa.

Cependant, “les investissements ont déjà été faits pour la production et la commercialisation de Logan”, qui porte dans le pays le nom de Tondar 90, souligne Renault.

Présent depuis 27 ans en Iran, Peugeot ne produit pas directement mais “fournit les pièces à (son) partenaire” iranien Iran Khodro, qui fabrique les voitures (405 et 206), indique le directeur général de Peugeot Frédéric Saint-Geours.

Plusieurs entreprises ont anticipé les difficultés et déjà réduit leur présence. Dans le parapétrolier, Technip souligne qu’il n’a pas investi en Iran depuis des années et que ses projets doivent tous être finalisés avant la fin de l’année. Son carnet de commandes est limité à 28 millions d’euros.

Chez BNP Paribas, les activités consistent essentiellement à accompagner des clients entreprises sur place, notamment dans le domaine du financement. Et “nous réduisons depuis quelque temps nos activités en relation avec l’Iran”, souligne la banque française.

Quant aux PME, leur part est très minoritaire “en raison des spécificités du contexte iranien”, selon Ubifrance: elles sont dissuadées d’investir par la bureaucratie et l’image instable du pays.

Les échanges avec l’Iran représentent seulement 0,5% du commerce extérieur de la France, avec moins de 2 milliards d’euros d’exportations en 2006. L’Iran est le 34e client de la France et son 33e fournisseur.

 05/10/2007 08:26:15 – © 2007 AFP