Le conflit gazier Gazprom-Ukraine en voie de résolution

 
 
CPS.HIQ49.031007161229.photo00.quicklook.default-154x245.jpg
Enseigne de Gazprom à Moscou (Photo : Alexander Nemenov)

[03/10/2007 14:13:16] MOSCOU (AFP) Le nouveau conflit gazier opposant l’Ukraine au géant russe Gazprom semblait en voie de dénouement mercredi, le gouvernement ukrainien s’étant engagé à le résoudre dans les délais impartis, alors que démarrent à Kiev des négociations pour une grande coalition gouvernementale.

Le géant gazier russe Gazprom avait créé la surprise mardi en annonçant brutalement qu’il pourrait réduire ses livraisons de gaz à l’Ukraine si celle-ci n’honore pas avant la fin octobre une dette de 1,3 milliard de dollars.

De quoi donner des sueurs froides aux clients occidentaux de Gazprom, qui avaient subi des perturbations de leurs approvisionnements début 2006 lors de la première crise gazière entre l’Ukraine et la Russie.

Ils ont d’ailleurs appelé à résoudre “rapidement” ce différend “commercial”, et souligné que la Commission européenne surveillait la situation “de près”.

Les perturbations devraient être évitées cette fois, a assuré le premier vice-Premier ministre russe Dmitri Medvedev, également président du conseil d’administration de Gazprom après avoir rencontré mercredi le ministre ukrainien de l’Energie Iouri Boïko.

Tous deux sont “convenus que le gouvernement ukrainien en exercice prenait sous son contrôle la résolution du problème afin de rembourser la dette d’ici au 1er novembre”, a indiqué Gazprom dans un communiqué publié à l’issue de leur réunion.

M. Boïko a confirmé de son côté que le gouvernement ukrainien allait se charger du dossier, bien qu’il ne s’agisse pas d’une dette de l’Etat ukrainien mais d’entreprises publiques, a rapporté l’agence Interfax.

Parallèlement doivent s’engager à présent à Kiev des négociations en vue d’une grande coalition entre tous les partis qui ont obtenu des élus aux législatives anticipées de dimanche, ainsi que l’a proposé mercredi le président pro-occidental Viktor Iouchtchenko.

La coalition, si elle prend forme, devrait donc inclure les pro-occidentaux de Ioulia Timochenko et les pro-russes du Premier ministre Viktor Ianoukovitch.

La présence de ce dernier au gouvernement pourrait être déterminante dans la résolution du conflit, tandis qu’un gouvernement purement pro-occidental mené par Mme Timochenko se heurterait plus sûrement à la partie russe, selon les analystes.

L’égérie de la Révolution orange s’est en effet clairement prononcée pour une renégociation de tous les contrats gaziers entre l’Ukraine et le groupe russe. Elle a notamment jugé superflu de recourir à un intermédiaire entre l’Ukraine et Gazprom pour acquérir le gaz, comme c’est le cas actuellement avec la société RosUkrEnergo.

Cette dernière, qui est contrôlée à 50% par Gazprom et à 50% par deux hommes d’affaires ukrainiens, est devenue l’unique importateur de gaz en Ukraine aux termes d’un contrat signé en janvier 2006 entre Kiev et Moscou pour mettre fin à leur première dispute sur le prix du gaz.

Selon la presse russe, le moment choisi par Gazprom pour brandir sa menace ne doit rien au hasard, même si le groupe affirme le contraire.

Pour le journal Gazeta, “le but de la déclaration de Gazprom est parfaitement clair –influencer la formation des coalitions dans la nouvelle assemblée. Car finalement, c’est le Parlement qui définira la composition du gouvernement, et c’est avec lui que Gazprom devra s’entendre sur le remboursement de la dette et sur le prix du gaz pour l’année prochaine”.

L’Ukraine doit encore en outre négocier ses tarifs gaziers pour l’année prochaine.

 03/10/2007 14:13:16 – © 2007 AFP