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 «La classe qui est la puissance matérielle dominante 
    de la société est en même temps la puissance spirituelle dominante» (Marx – 
    Engels). Cette citation qui met en exergue la relation floue d’une façon 
    générale entre le principal, qui détient les moyens de production et 
    l’employé qui les exploite (théorie de l’agence) justifie en quelque sorte 
    ce que nous vivons aujourd’hui suite à chaque opération de privatisation. 
    La réticence domine le comportement de l’employé, et la méfiance submerge la 
    relation dirigeant-employé, faute des intérêts «antagonistes» observés de 
    deux côtés différents. Les tensions sociales qui s’intensifient après chaque 
    opération de privatisation remettent en cause le contenu du cahier des 
    charges, qui, selon les syndicats, reste très loin des aspirations des 
    employés et ne garantit pas la stabilité de leurs emplois et leurs acquis. 
    Le pacte social doit rassurer l’employé quant à son avenir et ne doit 
    contenir aucune lacune pouvant être interprétée différemment aussitôt par 
    les nouveaux acquéreurs que par le syndicat. Aucune marge d’interprétation 
    ne doit être laissée aux nouveaux dirigeants et ce pour éviter tout 
    manquement aux engagements justifié par une divergence dans l’interprétation 
    d’une clause quelconque.  
    Il faut absolument que les deux parties “ennemies” sachent qu’il est 
    indispensable, à un certain moment, de converger vers une solution 
    intermédiaire sans léser aucune d’entre elles. D’un côté, les dirigeants 
    cherchent à atteindre leurs objectifs, en termes de résultat, tels que fixés 
    par le conseil d’administration en entamant certaines actions permettant de 
    réaliser une percée et ce pour amortir rapidement leurs mises initiales. A 
    titre d’exemple, le plan de développement concocté et qui retrace les 
    principales actions à lancer est généralement trop chargé, nécessitant ainsi 
    des ressources humaines supplémentaires et des compétences à bon escient. On 
    assiste généralement à des actions de licenciement ou de révocation, 
    recrutement externe, compression des charges au détriment des avantages 
    sociaux… Alors qu’il faut recourir en premier lieu au redéploiement, à la 
    formation et à la révision à la hausse des avantages sociaux. La priorité 
    absolue doit être accordée au personnel de l’entreprise.  
    – S’abstenir d’engager toute action pouvant altérer le climat social ou 
    créer des sentiments de frustration démotivantes, au contraire, il est 
    fortement recommandé de chercher à créer une atmosphère conviviale dans 
    l’entreprise. 
    – Assurer une continuité avec le passé et non une rupture. 
    – Ne plus chercher à dégager les responsabilités passées et se limiter à 
    responsabiliser les gens quant aux rôles qui leurs incombent dans le 
    développement futur de l’entreprise, car une part importante de la mauvaise 
    gestion, si elle existait, est le résultat des pressions externes et non une 
    négligence ou incompétence. 
    – Miser sur les décisions collégiales qui mettent en valeur les ressources 
    humaines dévouées. 
    De leur côté, les employés, qui deviennent très sensibles à la simple 
    rumeur, cherchent à préserver leurs acquis et à garantir une promotion 
    motivante en recourant aux manifestations sociales à l’instar des grèves. 
     
    – Le personnel doit penser en premier lieu à l’intérêt de son entreprise et 
    par conséquent, fournir plus d’effort pour maintenir et confirmer leurs 
    places. 
    – Chercher à séduire les nouveaux dirigeants, uniquement et seulement, par 
    la maîtrise de leurs métiers et par leurs implications dans les projets de 
    développement. 
    – Instaurer un esprit de solidarité pour se défendre et non pour enflammer 
    les guerres au sein de l’entreprise. 
    Le personnel du Magasin Général est appelé à tirer leçon de l’expérience 
    vécue dans pas mal d’entreprises tunisiennes (UIB, Attijari Bank, les 
    cimenteries…). L’Etat, pour sa part, doit traiter ces problèmes avec la 
    vigilance requise, depuis l’élaboration du cahier des charges jusqu’à la 
    cession définitive de sa participation. 
    Walid Haji  
    Chef de service Attijari bank 
 
    Réaction à l’article : 
    Le droit du travail  
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