Si la pauvreté était un homme …

bomako200.jpg“…je
l’aurait condamné à mort”. On prête cet adage à Omar Ibn el Kattab. Et quand
on se ballade dans les rues sereines de Bamako, on a envie de devenir
justicier, car dans ce pays accueillant et stable, la pauvreté est visible
et est partout : à la sortie de l’aéroport où des vendeurs ambulants vous
assaillent, dans les taxis qui sont neufs quand ils ont plus de 20 ans et
qui vous prennent un prix de course minimum où le carburant dépasse un
dollar le litre, où les rues du centre ville ont oublié leurs bitumes et
certains bâtiments sont tellement anciens qu’ils n’ont pas d’âge.

Au milieu de la ville trône le fleuve Niger et sur de ses rives une énorme
bâtisse carrée construite à l’époque par le Bloc de l’Est et qui vient
d’être rajeunie et rénovée par le Bloc de l’Ouest

Dans les bureaux, il y a surpopulation et on ne sait pas trop combien de
gens travaillent, qui est là pour bénéficier de la douce chaleur des
climatiseurs qui continuent de tourner envers et contre tout.

Malgré cette pauvreté visible, un peuple accueillant qui veut vous vendre
quelque chose, n’importe quel prix et qui n’insiste pas quand vous ne voulez
rien acheter, et quand on compare ce pays pauvre à ces pays riches, on
constate que s’ils ont tous, ici les gens n’ont rien ; ils ont une chose
indéfectible : un sourire et une joie de vivre, et l’un d’eux me demandant
d’où je venais, me rétorqua mais vous n’êtes pas en Afrique, chez vous c’est
l’Europe. Oui, c’est vrai que nous sommes écartelés entre les influences
bonnes vivantes de l’Afrique, l’individualisme de l’Europe et le rigorisme
naissant d’une religion qui ne le mérite pas, c’est ce cocktail qui fait
peut être notre spécificité …