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Le magnat de la presse Rupert Murdoch, le 24 avril 2007 à Beverly Hills (Photo : Hector Mata)

[05/06/2007 05:49:59] NEW YORK (AFP) Le magnat Rupert Murdoch a jugé “constructive” la réunion tenue lundi avec la famille Bancroft, qui contrôle le groupe Dow Jones et le Wall Street Journal (WSJ), où il a cherché à les convaincre de vendre en donnant des garanties sur l’indépendance éditoriale du WSJ.

“Nous avons eu une réunion très longue et constructive, maintenant nous allons chacun nous séparer et réfléchir à notre position”, a dit Rupert Murdoch à des journalistes en sortant de cette réunion qui a duré cinq heures, ont rapporté plusieurs journaux lundi soir.

M. Murdoch, patron de News Corp., et son fils James, président de la chaîne British Sky Broadcasting, ont rencontré lundi trois membres de la famille. C’était leur première prise de contact depuis que M. Murdoch a proposé début mai de racheter le groupe Dow Jones pour 5 milliards de dollars.

Pendant plusieurs semaines, la famille avait rejeté cette proposition et refusé tout contact avec Rupert Murdoch, bien que son offre de payer 60 dollars par action Dow Jones soit nettement supérieure à la valeur du groupe en Bourse.

Les syndicats et des rédacteurs du Wall Street Journal ont eux critiqué avec virulence l’idée de vendre à M. Murdoch, réputé pour intervenir dans les médias qu’il possède.

Mais la famille a fait volte-face jeudi et accepté de discuter avec M. Murdoch, sous la pression d’une partie des actionnaires tentés de vendre. Elle a néanmoins rappelé qu’elle voulait des garanties sur l’indépendance du Wall Street Journal.

M. Murdoch a déjà promis la mise en place d’un comité éditorial chargé de garantir l’indépendance du WSJ, sur le modèle de celui existant dans le quotidien Times de Londres, racheté par Murdoch en 1981.

Selon le Wall Street Journal, il serait prêt à aller plus loin, peut-être en installant un comité ayant un droit de veto sur la nomination et le licenciement de rédacteurs en chef.

Mais il n’est pas prêt à accepter ce qui pourrait être une requête-clé de la famille, à savoir que les Bancroft gardent le contrôle de ce comité éditorial même après la vente.

Un tel comité doit comprendre “des personnes n’ayant absolument aucun lien ni avec moi ni avec la famille” Bancroft, a déclaré M. Murdoch dans une interview vendredi.

La famille “ne peut pas vendre (le groupe Dow Jones) et le garder” en même temps, a-t-il dit. “Je ne peux pas mettre sur la table 5 milliards de dollars de l’argent de mes actionnaires et ne pas pouvoir diriger l’affaire”, a-t-il insisté, ajoutant qu’il n’avait “aucune intention de changer quoi que ce soit” dans l’activité éditoriale du Wall Street Journal.

De son côté le principal syndicat des salariés du Wall Street Journal et de Dow Jones, l’IAPE, a fait savoir lundi qu’il avait engagé des consultants pour rechercher des offres alternatives et avoir “commencé à contacter des investisseurs significatifs”.

L’IAPE, qui dit représenter “plus de 2.000 salariés du groupe Dow Jones”, estime que ces investisseurs “pourraient être des partenaires pour maintenir l’indépendance de Dow Jones et l’intégrité journalistique de toutes ses publications”.

Pour Rupert Murdoch, le groupe Dow Jones, qui comprend le WSJ, l’agence d’informations financière Dow Jones, le site MarketWatch et la banque de données d’actualités Factiva, serait un atout majeur pour la chaîne financière Fox Business qu’il veut lancer cet automne.

Son offre hostile intervient dans le cadre d’un mouvement de consolidation dans l’information financière. L’agence Reuters a ainsi accepté le 15 mai d’être rachetée par le groupe canadien Thomson Financial pour environ 17 milliards de dollars.

 05/06/2007 05:49:59 – © 2007 AFP