Nokia Siemens Networks supprime 9.000 emplois, dont 3.000 en Allemagne

 
 
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Le directeur général de Nokia Siemens Networks, Simon Beresford-Wylie, le 16 juin 2006 à Helsinki (Photo : Tor Wennström)

[04/05/2007 15:13:32] HELSINKI (AFP) Nokia Siemens Networks, numéro trois mondial des réseaux télécoms, va supprimer 9.000 emplois d’ici la fin 2010, dont la moitié en Allemagne et en Finlande, un plan social vivement dénoncé vendredi par les syndicats qui le redoutaient depuis un an.

“C’est une décision nécessaire pour assurer la compétitivité présente et future de Nokia Siemens Networks”, a justifié son directeur général, Simon Beresford-Wylie, dans un communiqué.

En Finlande, où 1.700 postes sur 10.000 vont disparaître, entre un et deux milliers d’employés ont spontanément débrayé dans l’après-midi au siège de Nokia Siemens Networks à Espoo, près d’Helsinki.

Le syndicat finlandais de cadres YTN a dénoncé une décision “injuste”.

En Allemagne, où près de 3.000 emplois sur 13.000 vont être supprimés, “c’est la colère et l’indignation qui l’emportent”, selon IG Metall.

“Le plan de suppressions d’emplois, s’il est bien appliqué en l’état, représenterait la perte de quasiment un emploi sur quatre en Allemagne”, a souligné le syndicat dans un communiqué.

“Dans la phase de lancement de la nouvelle entreprise, la direction devrait concentrer tous ses efforts dans le renforcement de l’activité”, a-t-il ajouté.

IG Metall a averti qu’il ferait tout pour faire respecter l’accord signé à l’été 2006 au moment du lancement de l’entreprise et qui exclut tout licenciement sec en Allemagne d’ici septembre 2009.

Nokia et Siemens avaient fait connaître en juin 2006, lors de l’annonce de la fusion de leurs activités de réseaux, leur intention de réduire leurs effectifs de 10 à 15%, soit entre 6.000 et 9.000 personnes sur un total de 60.000.

Nokia Siemens Networks a finalement retenu le haut de la fourchette pour atteindre son objectif d’une économie de 1,5 milliard d’euros par an à partir de 2010.

Les chiffres définitifs seront connus à l’issue des négociations avec les organisations syndicales dans les deux pays, où “des ajustements supplémentaires” seront envisagés ultérieurement sous la forme de transferts de personnel à des sous-traitants.

“Des processus similaires seront engagés dans d’autres pays au cours des prochains mois”, a prévenu le groupe, sans plus de précision.

“Je sais que les mesures annoncées aujourd’hui seront difficiles pour certains, mais il est de notre responsabilité de créer une entreprise gagnante qui puisse garantir de véritables opportunités à l’avenir à ses employés, des retours décents à ses actionnaires ainsi que des produits, des services et des solutions à bon prix à ses clients”, a souligné Simon Beresford-Wylie.

L’équipementier affirme vouloir notamment répondre aux “conditions du marché” et à l’unification de l’offre industrielle des deux groupes.

Troisième mondial des réseaux télécoms derrière le suédois Ericsson et le franco-américain Alcatel-Lucent, Nokia Siemens Networks a officiellement démarré ses opérations le 1er avril, avec trois mois de retard sur le calendrier initial en raison du scandale de corruption qui éclabousse Siemens.

Nokia Siemens Networks revendique 600 clients dans 150 pays pour un chiffre d’affaires de 17,1 milliards d’euros (pro-forma, 2006).

Alcatel-Lucent a également lancé un vaste plan social dans le cadre d’un plan d’économie de 1,7 milliard d’euros sur trois ans, avec 12.500 suppressions d’emplois prévues dans le monde.

 04/05/2007 15:13:32 – © 2007 AFP