Yves Roux, vice-président Afrique, Nortel : «La coopération avec Intelcom est tout à fait positive»

yvesroux2304.jpgGrâce
à son partenariat avec Intelcom, Nortel a déjà vendu ses solutions
entreprises de transmission de la voix et des données à un nombre importants
d’entreprises tunisiennes. Mais la compagnie canadienne a l’ambition de
consolider sa présence sur le marché tunisien en particulier, et maghrébin
d’une façon générale. Explications de M. Yves Roux, vice-président Afrique à Nortel.

WMC : Comment voyez-vous le bilan du partenariat de Nortel avec Intelcom
?

Yves Roux : D’une façon générale, Nortel vend ses solutions
entreprises à travers des canaux de distribution. Intelcom a été jusqu’à
maintenant notre partenaire le plus actif en Tunisie. Cela nous a permis
d’avoir un certain nombre de clients dans le domaine des solutions
entreprises, qui sont importants. Il y a d’abord l’UBCI, le Club Med, EXXON
–qui est notre client partout dans le monde-, SELLBYTEL, Golden Tulip, BH,
BIAT, puis différents centres d’appels.


Yves Roux
 : La
coopération avec Intelcom est, donc, tout à fait positive. Nous espérons
faire quelque chose d’important en 2007-2008. En effet, la Tunisie est en
train de vivre le virage de la téléphonie sur IP. Nortel, qui est un des
acteurs majeurs dans ce domaine, espère bien emporter une bonne part du
marché.

Les
deux principales composantes de notre offre qui pourraient avoir un bon
succès en Tunisie dans les mois à venir, c’est la téléphonie sur IP et les
solutions de centres d’appels, dans lesquels Nortel a toujours été un des
leaders mondiaux. Nous souhaitons projeter de cette bonne place mondiale
pour bien figurer en Tunisie.


Récemment, Nortel a conclu une alliance avec Microsoft et cela devrait
donner quelques avantages à Nortel et à Intelcom
. Pourtant, il n’y a pas d’indication claire quant à
l’accélération du déploiement de la téléphonie IP en Tunisie… ?

Il
n’y a pas d’indication visible, mais on en discute régulièrement avec de
grands clients. Donc, tout le monde y pense, s’y prépare et on est sûr que
cela va venir.


Nortel a récemment annoncé la délocalisation d’un millier d’emplois en 2008
vers des pays à coûts moindres. La Tunisie serait-elle concernée par cette
opération ?

Non.
Nortel a annoncé le développement de trois centres d’excellence en Turquie,
en Inde et au Mexique. L’idée est de regrouper les centres de support
technique. Donc, la Tunisie n’est pas aujourd’hui dans les plans de Nortel.


Comment Nortel perçoit aujourd’hui l’Afrique dont vous êtes responsable ?

On
la voit de façon extrêmement importante. En Afrique, deux zones se
développent fortement : l’Afrique du Nord et l’Afrique du Sud. Ce sont donc
les deux zones sur lesquelles Nortel investi. En Afrique du Sud, nous avons
déjà un bureau à Johannesburg, avec un business qui se développe de façon
régulière. Nous avons une bonne présence historique –depuis une dizaine
d’années- dans le domaine de la voix et de la data.

En
Afrique du Nord, nous voyons également le marché croître dans les quatre
pays du Maghreb, peut être de façon différente d’un pays à l’autre, puisque
les situations économiques et politiques sont différentes.

Nous
avons eu un beau succès au Maroc, chez Maroc Télécom, avec la solution de
téléphonie sur IP. En Algérie, nous venons de gagner le marché du réseau
GSMR –le réseau mobile pour les chemins de fer, permettant la communication
entre les trains et le sol. En Tunisie également se prépare à la SNCFT un
appel d’offres sur lequel Nortel, leader mondial dans ces solutions, avec
60% de part de marché, va concourir.

Donc, le GSMR est également une de nos priorités en Tunisie. Nous espérons
équiper la ligne Tunis-Sfax, si nous remportons l’appel d’offres. En
Libye également il y a pas mal de projets, avec les PTT.

Globalement au Maghreb, on voit arriver en force des technologies dont le
WiMax. Il y a une forte demande de WiMax dans toute l’Afrique, et l’Afrique
du Nord ne fait pas exception. L’Afrique du Nord est même en pointe puisque,
à ma connaissance, c’est la seule région d’Afrique où il y ait déjà des
opérateurs WiMax opérationnels, avec de vrais clients, de vrais réseaux.
Nortel a beaucoup investi dans ce domaine du WiMax et nous espérons que la
Tunisie sera une de nos premières références en Afrique du Nord.


Cette importance de l’Afrique du Nord ne nécessiterait-elle pas une
implantation directe de Nortel dans l’un des pays de la région ?

Nous
travaillons déjà sur une implantation en Algérie, puisqu’on y a déjà
remporté des contrats. Dans les autres cela va dépendre du niveau
d’affaires.

Propos recueillis par Moncef MAHROUG