En 2006, JCDecaux a assuré ses positions en France pour une dizaine d’années

 
 
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Le président du directoire de JCDecaux Jean-Charles Decaux, le 14 mars 2007 à Paris (Photo : Bertrand Guay)

[14/03/2007 16:57:58] PARIS (AFP) En sauvant son contrat de mobilier urbain à Paris et en renouvelant ceux de Marseille, Strasbourg ou encore Nice, le groupe d’affichage JCDecaux a réussi à assurer presque toutes ses positions en France, son marché historique, pour une dizaine d’années.

“En France, toutes les grandes échéances ont été gagnées ou renouvelées” en 2006, s’est félicité Jean-Charles Decaux, président du directoire du groupe à l’occasion de la présentation des résultats annuels.

JCDecaux a réalisé un bénéfice de 201,1 millions d’euros, en hausse de 4,1%, et un chiffre d’affaires, à 1,946 milliard (+11,5%).

2006 était une année-clé pour lui en France, car nombre de ses contrats de mobilier urbain (abribus, sanisettes, vélos… financés par des panneaux publicitaires) étaient remis en jeu.

Au terme d’une bataille parfois âpre, allant parfois jusque devant les tribunaux, le groupe s’est maintenu à Paris, Marseille, Nice, Strasbourg, Le Mans, Clermont-Ferrand, Aix-en-Provence, Mulhouse et Cannes.

Le groupe, qui auparavant renouvelait ces contrats de gré à gré, sans compétition, n’est plus seul sur son marché historique: les américains Clear Channel et CBS Outdoor (groupe Viacom) avaient déjà empiété sur ses plates-bandes en remportant les concessions de Rennes, Bordeaux, Montpellier….

A Toulouse, JCDecaux et Clear Channel s’affrontent depuis 2004 à coup de procédures judiciaires, et la ville devra relancer un quatrième appel d’offres.

A Nantes, sa victoire a été annulée par la justice la semaine dernière à la suite d’un recours de CBS Outdoor. La compétition reprend donc.

En 2006, le seul “échec” majeur du français est Lille, conquis par Viacom.

Le bilan reste positif, la durée des contrats remportés étant de 15 ans, (sauf à Paris : dix ans), ce qui constitue une assurance pour l’avenir. Celui de Lyon, renouvelé en 2004, est de 13 ans.

L’entreprise est donc, comme avant, en situation de quasi-monopole, avec 16 des 20 premières villes françaises. Elle ne s’arrête pas là, postulant pour Rennes, détenu par Clear Channel et remis en jeu, et pour le faramineux contrat de la publicité dans les gares et les trains, qui représente un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros par an, détenu aussi par l’américain.

Son gain le plus symbolique est le contrat de Paris, remporté début 2007 via sa filiale à 66% Somupi (34% à Publicis), au terme d’une bataille judiciaire avec Clear Channel.

Ce contrat, pour lequel il paiera une redevance de 1,5 million par an, porte sur 1.628 panneaux publicitaires et 14.100 vélos en libre-service, répartis sur 1.000 stations dès mi-juillet.

JCDecaux consacrera 80 à 90 millions à ce dispositif et compte en tirer un chiffre d’affaires de 60 millions par an, contre 30 millions avec son précédent contrat.

Au final, JCDecaux a donc “des positions plus fortes en France aujourd’hui que par le passé”, a affirmé M. Decaux.

En rajoutant à ses prestations des vélos en libre-service, à louer pour une somme modique, JCDecaux mise sur une formule populaire et financièrement efficace, déjà appliquée à Lyon, et qui le sera bientôt à Mulhouse, Marseille et Aix-en-Provence.

Ironie du sort, la France, même si elle est une vitrine prestigieuse pour le groupe, ne représente plus que 29% de son chiffre d’affaires, contre 41% en 2000, JCDecaux partant à la conquête des marchés émergents, qui comptent désormais pour 15% de ses revenus.

 14/03/2007 16:57:58 – © 2007 AFP