Chine : nouveau bond de l’excédent commercial en février

 
 
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Des conteneurs en provenance de Chine dans le port de Jakarta en Indonésie, le 5 novembre 2006 (Photo : Bay Ismoyo)

[12/03/2007 09:32:54] PEKIN (AFP) La Chine a réaffirmé lundi sa volonté d’améliorer son système des changes mais de conserver la stabilité de sa monnaie, annonçant le même jour un nouvel excédent commercial phénoménal que ses partenaires attribuent pour une bonne part à la sous-évaluation du yuan.

A 23,76 milliards de dollars en février, cet excédent a quasiment décuplé par rapport à février 2006. Il arrive juste derrière celui, record, d’octobre (23,83 milliards de dollars).

Or, la Chine qui voudrait voir sa croissance dépendre un peu moins des exportations, est consciente des déséquilibres que représente l’accumulation des excédents et des tensions qu’ils engendrent avec ses partenaires commerciaux, notamment les Etats-Unis.

Elle a pris ces derniers mois des mesures pour promouvoir les importations et ralentir les exportations, mais le ministre du Commerce Bo Xilai comme le gouverneur de la Banque centrale Zhou Xiaochuan ont tous deux prévenu lundi que les ajustements prendraient du temps.

“Il est vrai que notre excédent commercial a atteint un niveau historique l’an dernier”, à 177,5 milliards de dollars, a dit Bo Xilai. “Mais il n’est pas dû qu’à des raisons commerciales. Il s’est développé à cause de la structure industrielle et de la situation de l’économie mondiale”, a-t-il ajouté en soulignant le rôle de première importance des compagnies à capitaux étrangers dans les exportations.

“Il ne faut donc pas s’attendre à une solution à court terme ou seulement due à des mesures commerciales”, a-t-il averti.

Pour les partenaires occidentaux du géant asiatique, une des premières solutions serait de remédier à la sous-évaluation du renminbi (monnaie du peuple, autre nom du yuan) qui, selon eux, lui confère un énorme avantage commercial.

En visite à Shanghai, la semaine dernière, le secrétaire américain au Trésor Henry Paulson a ainsi de nouveau appelé la Chine à relâcher son contrôle des taux de changes.

“La politique de taux de change peut influencer les prix et aider à équilibrer importations et exportations”, a reconnu lundi Zhou Xiaochuan, qui avait assisté au discours de M. Paulson.

Mais Pékin n’entend pas pour autant risquer de mettre ses entreprises exportatrices en faillite et aggraver le problème du chômage par des ajustements trop rapides.

Dans un communiqué, la Banque centrale a insisté lundi sur le fait que “le régime du taux de change serait encore amélioré” et sa “flexibilité renforcée”, mais a aussitôt ajouté que “ce taux devrait être conservé basiquement stable, à un niveau équilibré et adapté”. Un discours qu’elle tient depuis près de deux ans.

Les déclarations de la Banque centrale “sont plus symboliques que porteuses de sens”, a souligné Wang Qian, une économiste de JPMorgan Chase Bank, basée à Hong Kong.

“L’appréciation actuelle du yuan est relativement progressive, dans le contexte d’un dollar en baisse. Fondamentalement il va continuer de grimper” a-t-elle ajouté.

Il vrai que depuis sa réévaluation en juillet 2005 de 2,1%, le yuan a effectivement franchi un petit bout du chemin, passant de 8,11 yuans pour un dollar après sa réévaluation, à 7,74 yuans pour un dollar ces derniers jours, gagnant donc quelque 4,8% supplémentaires.

A l’heure actuelle, il peut fluctuer de plus ou moins 0,3% quotidiennement face au dollar par rapport à un cours pivot fixé chaque matin par la Banque centrale.

Si l’élargissement de cette bande de fluctuation est souvent évoquée, Zhou n’a pas laissé entendre lundi que cela était d’ores et déjà prévu.

 12/03/2007 09:32:54 – © 2007 AFP