L’Eurogroupe appelle à réfléchir au partage des fruits de la croissance

 
 
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Le ministre français des Finances Thierry Breton (c) converse avec son homologue allemand Peer Steinbrueck (g) et le Premier ministre luxembourgeois, Président de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker (d) à Bruxelles le 26 février 2007. (Photo : Gérard Cerles)

[26/02/2007 22:48:13] BRUXELLES (AFP) L’Eurogroupe a appelé lundi à réfléchir au partage des fruits de la croissance économique retrouvée en Europe tout en restant vigilant sur les hausses de salaires pour ne pas compromettre la compétitivité ni emballer l’inflation.

“Avec la reprise économique, il est évident que le partage des fruits de la croissance retrouvée figurera au centre des préoccupations des gouvernements, des partenaires sociaux et des citoyens”, a déclaré le président de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker au cours d’une conférence de presse.

“C’est un grand débat européen que nous devons avoir”, a-t-il dit.

La croissance économique de la zone euro a rebondi en 2006 à 2,7%, après seulement 1,4% l’année précédente. Et la Commission européenne, dans ses dernières prévisions du 16 février, table sur une croissance encore soutenue à 2,4% cette année.

“Nous sommes contents de voir que les prévisions de la Commission dénotent une solide reprise économique”, a indiqué M. Juncker, s’exprimant au nom des ministres des Finances des 13 pays de la zone euro.

“Bien sûr les salaires doivent s’en ressentir”, a estimé le Premier ministre et ministre des Finances luxembourgeois, tout en mettant en garde contre des hausses trop importantes.

“Tant que les salaires évolueront en ligne avec la productivité, la hausse des salaires ne posera aucun problème en terme d’infation ni de compétitivité” pour l’économie européenne, a-t-il expliqué, rejoignant les déclarations précédentes du ministre allemand des Finances, Peer Steinbrück, dont le pays préside l’UE.

Pour négocier des augmentations de salaires raisonnables, le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Joaquin Almunia a estimé nécessaire d'”améliorer le dialogue social, et le dialogue entre les partenaires sociaux et l’Eurogroupe”.

Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet a rappelé de son côté que “la hausse modérée du coût du travail avait été un facteur clef pour augmenter l’emploi et réduire le chômage ces dernières années” dans la zone euro, dans une interview publiée sur le site internet de l’institution. “La modération salariale est et restera un élément important (…) pour toute l’Europe”, y lisait-on également.

M. Juncker a souligné qu’il existait “d’autres possibilités de partager les fruits de la croissance, comme la participation des salariés aux bénéfices des entreprises”, et a averti que l’Eurogroupe resterait “vigilant sur l’évolution des politiques salariales”.

Les grands argentiers européens ont par ailleurs minimisé le risque d’inflation dans la zone euro, en visant manifestement la BCE qui devrait procéder en mars à une nouvelle hausse de ses taux d’intérêt.

“Nous pensons que l’inflation devrait ralentir et passer sous 2% en 2007”, a expliqué Jean-Claude Juncker. “La hausse de la TVA en Allemagne n’a pas produit les effets que nous avions craints, mais il ne faut pas tirer de conclusions prématurées”, a-t-il estimé.

La Banque centrale européenne vise un taux d’inflation de “moins de 2% mais proche de 2%”.

Le taux d’inflation de la zone euro en février doit être publié jeudi par l’office statistique européen Eurostat. Le panel d’économistes de l’agence financière AFX attend une hausse des prix à la consommation stable à 1,9%, comme en janvier, et comme en décembre 2006.

Quoi qu’il en soit, la BCE a laissé très peu de doute sur un nouveau relèvement de ses taux directeurs en mars, dans son bulletin mensuel paru le 15 février.

Les analystes attendent un relèvement d’un quart de point, de 3,50% à 3,75%.

 26/02/2007 22:48:13 – © 2007 AFP