[10/02/2007 18:04:00] LONDRES (AFP) La bourse électronique de New York, le Nasdaq, a annoncé samedi que son OPA à 2,9 milliards de livres (4,4 milliards d’euros) sur la Bourse de Londres avait échoué, celle-ci sortant vainqueur de la quatrième tentative de rachat en un peu plus de deux ans. Le Nasdaq, qui a racheté depuis le printemps dernier 28,75% du capital de sa proie, devenant ainsi le premier actionnaire, n’a réussi en deux mois qu’à recueillir 0,41% du capital en plus. C’est la deuxième fois en moins d’un an que le Nasdaq échoue à racheter le London Stock Exchange (LSE), avec un prix proposé, 1.243 pence par action, bien en dessous du prix du titre LSE, qui a fini stable à 1.282 pence par action vendredi. “Nous sommes bien évidemment déçus de ce résultat, car nous maintenons que notre offre représentait le juste prix pour les actionnaires du LSE”, a estimé dans le communiqué le président directeur général du Nasdaq Bob Greifeld. Il a estimé cependant que le prix proposé était “juste”, et a souligné que “la déception était tempérée par le fait d’être resté fidèle aux principes du Nasdaq en matière de prix” des acquisitions, qui doivent “apporter des bénéfices clairs et visibles à nos actionnaires”. M. Greifeld n’apporte pas d’élément permettant de comprendre sa stratégie à venir: “Le Nasdaq continuera à rechercher des opportunités pour renforcer son actuelle position de plus grande bourse électronique du monde” indique-t-il simplement. Le LSA n’a pas été long à réagir, appréciant de pouvoir enfin travailler “sans être distrait par des approches mal évaluées qui ne comprennent pas la valeur de notre entreprise”. Le président du LSE Chris Gibson-Smith a indiqué que la Bourse de Londres allait désormais “faire avancer différentes opportunites stratégiques, ainsi que de concurrence et de collaborations, pour renforcer sa position unique”. L’échec du Nasdaq était attendu. En effet, les principaux actionnaires de la Bourse de Londres après lui, en majorité des fonds spéculatifs, avaient acheté leurs actions récemment, à un prix supérieur à l’OPA et n’avaient pas intérêt à y souscrire. Les autres se sont rangés à l’avis de la direction du LSE. Le LSE a déjà fermé la porte à la Deutsche Börse, à Euronext, qui s’allie aujourd’hui avec le New York Stock Exchange (NYSE), rival du Nasdaq, à la banque Macquarie. Il a renoncé aussi à une alliance non hostile avec la maison de courtage Icap. La Bourse de Londres, très tournée vers les pays émergents, affiche mois après mois une progression record de ses résultats qui attire les convoitises. Le propre maire de New York Michael Bloomberg s’est inquiété à l’idée que Londres ravisse à sa ville la prééminence mondiale. Jusqu’à présent, l’intransigeante directrice générale Clara Furse — elle n’a jamais voulu rencontrer M. Greifeld pour discuter du rachat — a réussi à séduire les actionnaires par les résultats, et par des rachats d’actions importants. Sous sa direction, le prix de l’action a été multiplié par trois. Pour plaire à la clientèle, par ailleurs, la Bourse de Londres va réduire ses tarifs de 10% et lancera en juin une plateforme ultra-rapide, TradElect. Le Nasdaq a promis des jours moins roses au LSE, quand la concurrence entrera en vigueur en novembre. Sept des plus grandes banques d’affaires du monde ont prévu de créer alors leur propre bourse, ce qui pourrait être dommageable au LSE. Le Nasdaq a menacé de participer à ce “projet Turquoise”, sans dévoiler ce qu’il ferait dans le même temps de sa participation à la Bourse de Londres. S’il la garde, elle est suffisamment énorme pour dissuader d’autres acteurs d’approcher le LSE, s’il la vend, le cours de l’action risque de chuter fortement. |
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