L’euro n’est pas responsable des problèmes de compétitivité française, selon le Medef

 
 
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La présidente du Medef, Laurence Parisot, le 5 octobre 2006 à Deauville lors du 2e Forum mondial des femmes (Photo : Mychèle Daniau)

[19/12/2006 11:26:45] PARIS (AFP) La présidente du Medef, Laurence Parisot, a estimé mercredi que c’était le poids des prélèvements obligatoires, et non la politique de la Banque centrale européenne en matière de taux de changes qui expliquait les problèmes de compétitivité de la France.

C’est le “poids” des prélèvements obligatoires qui est “la raison principale qui explique qu’il y a des problèmes de compétitivité spécifiques à la France”, a déclaré Mme Parisot au cours de sa conférence de presse mensuelle.

“Penser qu’il y a des raisons extérieures liées à la monnaie, c’est tout simplement une erreur d’analyse”, a-t-elle insisté, en réponse aux critiques récentes des candidats à l’élection présidentielle PS Ségolène Royal et UMP Nicolas Sarkozy envers la politique de la Banque centrale européenne (BCE).

“Que ceux qui critiquent la BCE m’expliquent pourquoi, dans la zone euro, il y a des pays qui ont des résultats et des performances remarquables alors qu’ils sont soumis aux mêmes règles et aux mêmes décisions de la BCE”, a-t-elle lancé.

Au Medef, “bien sûr, nous regrettons les décisions récentes de la banque centrale européenne, mais il faut comprendre pourquoi elle a été amenée à prendre cette décision”, a poursuivi Mme Parisot. Relevant l’augmentation de “11% en octobre” de “l’encours des crédits au secteur privé”, elle a jugé “qu’il y avait là matière à justifier un resserrement de la politique monétaire”.

Laurence Parisot a déploré le manque “flagrant” de compétitivité de la zone euro par rapport au reste du monde, jugeant que “cela se voit sur l’évolution de la balance commerciale de la zone euro, qui est tout à fait défavorable, et sur l’évolution du coût horaire de la main d’oeuvre aujourd’hui assez gênée par l’évolution du taux de change entre l’euro et le dollar”.

Ségolène Royal a récemment déclaré qu’il ne revenait pas au président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet “de décider de l’avenir de nos économies, mais aux dirigeants élus”.

Dimanche à Charleville-Mézières, Nicolas Sarkozy avait pour sa part estimé que “la surévaluation de l’euro par rapport au dollar est une erreur économique grave”, ajoutant qu'”il n’y a pas un pays au monde où la Banque centrale ne dialogue pas avec le gouvernement”.

 19/12/2006 11:26:45 – © 2006 AFP