Des signes de ralentissement apparaissent dans l’économie européenne

 
 
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Les pays de la zone euro

[31/08/2006 12:37:04] BRUXELLES (AFP) Après un deuxième trimestre de croissance quasi euphorique, des signes de ralentissement apparaissent progressivement dans la zone euro, avec un possible retournement des indices de confiance et une économie allemande dont la reprise semble fragile.

Les enquêtes économiques mensuelles de la Commission européenne publiées jeudi ont montré une baisse de confiance des entreprises et des consommateurs en août.

L’indice de confiance économique, qui résume l’opinion des entrepreneurs et des consommateurs, a baissé en août de 1,1 point à 106,7 points dans la zone euro, mettant fin à 14 mois de hausse quasi continue.

Le climat des affaires, qui mesure la confiance des seuls industriels, a lui baissé pour le deuxième mois consécutif, perdant 0,08 point à 1,28 point en août.

“L’évolution de l’indice dans les prochains mois dira s’il s’agit d’une baisse passagère ou bien du début d’un retournement de la confiance économique”, a commenté la Commission, selon laquelle l’indice de confiance économique reste cependant “largement au-dessus de sa moyenne à long terme”.

Pour Holger Schmieding, économiste de la Bank of America, ces baisses correspondent à une “correction normale” après une ascension prolongée.

Mais “la zone euro ne va pas continuer à connaître un rythme de croissance proche de 3%” comme au deuxième trimestre”, reconnaît-il. “Les indicateurs plaident pour une croissance légèrement supérieure à son potentiel de 2%”, selon lui.

Dans ses prévisions de croissance pour les trois trimestres à venir (publiées le 14 août), Bruxelles anticipe un ralentissement progressif, après la performance de 3,6% en rythme annuel obtenue au deuxième trimestre.

D’autres chiffres défavorables sont venus d’Allemagne et d’Italie jeudi.

Les ventes de détail allemandes ont reculé de 1,5% en juillet tandis que les chiffres du chômage ont déçu, avec une stagnation à 10,5% en août. Et le moral des consommateurs a baissé, selon l’étude de référence de l’institut GfK publié mardi.

En Italie, l’indice de confiance des entreprises du secteur manufacturier est descendu en août pour la deuxième fois consécutive après treize mois de hausse (à 94,4 points contre 96,1 en juillet).

Contrastant avec ces mauvais indicateurs, la France, deuxième des trois grandes économies de la zone euro, s’est en revanche réjouie mercredi d’une nouvelle baisse du chômage sous le seuil des 9%.

Par ailleurs, l’économie américaine, qui donne le la de l’économie mondiale, a nettement ralenti au deuxième trimestre, avec une croissance de 2,9%, au lieu de 5,6% au premier trimestre. Un ralentissement qui pourrait peser sur les exportations européennes vers les Etats-Unis.

Autre facteur d’importance pour la croissance, les prix du pétrole, dont personne n’est en mesure de prédire l’évolution: s’ils ont baissé ces derniers jours, les incertitudes géopolitiques, avec notamment l’Iran, les maintiennent sous tension.

Dans ce contexte, les milieux politiques et économiques espèrent que la Banque centrale européenne (BCE) va faire une pause dans la remontée de ses taux d’intérêt, encouragée par la baisse de l’inflation en août à 2,3%, après 2,4% en juillet.

Le ministre français de l’Economie et des Finances Thierry Breton a déclaré jeudi qu’avec ses homologues de la zone euro, il était “attentif” à ce que “la politique de la BCE ne vienne pas entraver la croissance” dans la zone euro.

 31/08/2006 12:37:04 – © 2006 AFP