Chavez de nouveau en Chine pour consolider son alliance avec Pékin

 
 
SGE.GON16.220806182249.photo00.quicklook.default-183x245.jpg
Le président du Vénézuela, Hugo Chavez, lors de son arrivée à Pékin, le 22 août 2006 (Photo : Frédéric J. Brown)

[22/08/2006 18:23:08] PEKIN (AFP) Le président vénézuélien Hugo Chavez est arrivé mardi à Pékin pour sa quatrième visite officielle en Chine, afin de consolider les liens économiques et politiques entre son pays, cinquième exportateur mondial de pétrole, et le géant asiatique à la recherche de sources d’énergie.

M. Chavez est arrivé dans la soirée à Pékin, a constaté un journaliste de l’AFP à l’aéroport. Au cours de sa visite qui prendra fin dimanche, il doit rencontrer le président chinois Hu Jintao et le Premier ministre Wen Jiabao.

“La visite constitue la consolidation de l’alliance stratégique” avec la Chine à travers la signature d’accords dans les domaines de l’énergie, de l’agriculture, des télécommunications, des infrastructures et du tourisme, a indiqué l’ambassadrice vénézuélienne à Pékin, Rocio Maneiro.

Selon cette dernière, lorsque M. Chavez s’est engagé dans cette alliance, “elle s’est faite sur la base de 37 accords, alors qu’aujourd’hui ce sont 148 documents qui définissent les relations bilatérales”.

Proche de Cuba, l’ancien militaire, bête noire de Washington, a fait de la Chine l’une de ses pièces maîtresses pour mener à bien son “socialisme du XXIe siècle”.

Sa critique incessante de l’impérialisme américain et sa défense d’un monde multipolaire se conjuguent avec sa volonté de ne plus dépendre aussi étroitement des Etats-Unis, actuellement premier client du pétrole vénézuélien.

Seul membre latino-américain de l’OPEP, le Venezuela, 8e producteur et 5e exportateur mondial de brut, produit environ 3,2 millions de barils par jour, dont 1,5 sont exportés vers les Etats-Unis.

Il y a un an, le Venezuela a affiché son ambition de fournir à long terme de 15 à 20% des importations pétrolières chinoises en hausse constante pour nourrir l’insatiable économie asiatique, grâce aux nouveaux gisements de la ceinture de l’Orénoque, qui abrite les plus grandes réserves du monde de pétrole brut extra-lourd.

Cette année, Caracas doublera presque ses livraisons à la Chine, de 168.000 à 300.000 barils par jour.

“Si tout se passe selon les plans vénézuéliens, ils disposeront de plus de pétrole. Ils préféreront bien évidemment qu’une partie importante de ce nouveau pétrole aille en Chine plutôt qu’aux Etats-Unis”, estime Mark Daniell, expert pétrolier basé à Singapour.

Avant son départ, Hugo Chavez a également annoncé la signature d’accords pour l’achat à la Chine de super-tankers et de tours de forage. Il cherche aussi à favoriser les pays émergents dans l’exploitation des hydrocarbures, confiant les blocs de certification des réserves de la ceinture de l’Orénoque à des firmes chinoise, russe, iranienne, brésilienne.

La compagnie publique China National Petroleum Corp (CNPC), premier producteur de pétrole et de gaz de Chine, y dispose depuis quatre ans de contrats d’exploration.

Le pays latino-américain compte également sur l’expertise chinoise dans de nombreux secteurs, comme l’agriculture, les mines, les chemins de fer ou l’informatique pour diversifier son économie, actuellement trop dépendante de l’or noir. Durant sa visite en Chine, la quatrième depuis son arrivée au pouvoir en 1999, Hugo Chavez doit se rendre dans la province de Shandong (est) pour parler coopération agricole.

Sur le plan diplomatique, il tentera d’arracher le soutien de la Chine à la candidature du Venezuela pour un siège de membre non permanent au Conseil de sécurité de l’Onu en octobre, comme il l’a obtenu fin juillet en Russie de Vladimir Poutine.

“La Chine est un allié naturel du Venezuela et partage les mêmes objectifs en matière de politique extérieure”, souligne l’ambassadrice vénézuélienne.

Après la Chine, M. Chavez se rendra en Malaisie et en Angola.

 22/08/2006 18:23:08 – © 2006 AFP