Le pétrole rebondit en raison d’inquiétudes sur l’Iran et le Liban

 
 
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Des courtiers en énergie à la Bourse de New York, le 7 août 2006 (Photo : Stephen Chernin)

[21/08/2006 10:38:55] LONDRES (AFP) Les prix du pétrole rebondissaient lundi matin car le marché craignait que l’Iran ne se voit imposer des sanctions pour son refus de suspendre l’enrichissement d’uranium, et aussi que la trêve au Liban ne soit rompue entre Israël et le Hezbollah.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre prenait 1,08 dollar, à 73,23 USD, vers 10H00 GMT (12H00 à Paris).

A New York, la baril de light sweet crude pour l’échéance septembre prenait 65 cents à 71,79 USD à la même heure, au cours d’échanges électroniques.

“Les cours du pétrole brut progressent car l’Iran maintient catégoriquement qu’il ne renoncera pas à l’enrichissement nucléaire comme l’exigent les Nations Unies”, a expliqué Michael Davies, analyste à la maison de courtage Sucden.

“Peu de gens s’attendent à un changement d’attitude d’ici demain, lorsque l’Iran doit répondre formellement aux exigences de l’Onu”, a-t-il ajouté.

“En même temps, l’inquiétude monte sur le risque que la paix fragile instaurée par les Nations Unies entre Israël et le Hezbollah ne tombe à l’eau”, a souligné l’analyste.

L’Iran doit répondre formellement mardi à une offre de coopération nucléaire et économique lui ayant été présentée en juin par les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’Onu et l’Allemagne. Un refus lui fait courir le risque de sanctions de l’Onu, qui lui a donné jusqu’au 31 août pour se plier à ses demandes.

Or le porte-parole de la diplomatie iranienne, Hamid Reza Assefi, a exclu dimanche un tel scénario. “La question de la suspension est un retour au passé et n’est pas au programme de la République islamique”, a-t-il dit.

L’Iran a également conduit ce week-end des manoeuvres militaires dites “frappe de Zolfaghar”, destinées à préparer l’armée iranienne face à toute menace extérieure. La République islamique a notamment testé des missiles tactiques terre-terre d’une portée de 80 à 250 km.

“Avant même de donner sa réponse, l’Iran a adopté une attitude belliqueuse en lançant ces missiles tactiques (…). Cette bravade a fait grimper les cours du brut”, ont observé les analystes de la banque ABN Amro.

“Le rebond a été amplifié par l’accroissement des risques géopolitiques après l’opération menée par Israël au Liban”, a renchéri Dariusz Kolwalczyk, stratège chez CFC Seymour Securities.

Israël a mené samedi un raid héliporté contre un bastion du Hezbollah dans l’est du Liban, une opération immédiatement décrite par le gouvernement libanais et le secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, comme une “violation” du cessez-le-feu. L’Onu a dit craindre de “retomber dans la guerre”.

Le marché craint que le conflit ne se propage aux pays du Golfe producteurs de pétrole, comme l’Iran.

La réaction de la République islamique à d’éventuelles sanctions inquiète aussi le marché, car ce pays est le quatrième producteur mondial de brut avec 4 millions de barils par jour, dont environ 2,7 millions sont exportés.

Ce que le marché redoute le plus, c’est que Téhéran réagisse en coupant ses exportations de brut ou, pire encore, en bloquant le détroit d’Ormuz, passage stratégique par où transite 20% du trafic mondial de pétrole.

 21/08/2006 10:38:55 – © 2006 AFP