AOL prévoit jusqu’à 5.000 suppressions d’emplois d’ici au début 2007

 
 
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Le siège du groupe AOL-Time Warner à New York (Photo : Spencer Platt)

[03/08/2006 20:48:54] NEW YORK (AFP) AOL, filiale internet du géant américain des médias Time Warner, s’engage dans des économies drastiques pour compenser la fuite de ses clients payants et pourrait supprimer dans les six mois jusqu’à 5.000 emplois, soit un quart de ses effectifs.

“Il est vraisemblable que d’ici à six mois 5.000 employés ne feront plus partie de l’entreprise”, a indiqué jeudi une porte-parole d’AOL, Tricia Primrose, citant une annonce faite dans la journée au personnel par le patron de la division, Jonathan Miller.

AOL compte actuellement 19.000 employés, soit environ un cinquième des effectifs totaux de Time Warner.

Les 5.000 suppressions d’emplois envisagées s’ajoutent aux 1.300 départs annoncés en mai, relatifs à la réduction de la voilure dans les centres d’appels aux Etats-Unis.

Aucune précision n’a été donnée sur la répartition géographique de ces nouveaux départs. “Nous devrions en savoir plus d’ici à septembre”, a ajouté Mme Primrose.

AOL compte environ 3.500 employés en Europe.

Il s’agit à la fois d’effectifs chargés de la programmation des portails français, britannique et allemand, et d’équipes gérant l’accès payant (facturation, service après-vente). Celles-ci pourraient à terme être transférés chez les opérateurs européens auxquels AOL cherche à céder ses services d’accès, selon des sources du secteur.

L’annonce de M. Miller à ses employés intervient alors qu’AOL a dévoilé mercredi une nouvelle étape importante de sa stratégie de multiplication des services gratuits.

“Ces suppressions d’emplois potentielles sont à 100% dans la ligne de la stratégie”, a souligné la porte-parole, jointe au siège d’AOL à Dulles (Virginie, est).

Les investisseurs ont d’ailleurs jugé sans surprise l’annonce de jeudi. L’action Time Warner a fini quasi inchangée (-0,12%) à 16,65 dollars à la Bourse de New York.

Mercredi, la direction avait annoncé l’intention de réduire les coûts d’exploitation d’AOL de plus d’un milliard de dollars en rythme annuel d’ici à la fin 2007.

La société, pionnier de l’internet fondé au milieu des années 1980, part du principe que l’hémorragie des clients payants va se poursuivre, voire même s’accélérer si elle leur permet désormais de conserver leur adresse courriel même en cas de désabonnement.

Time Warner a annoncé mercredi qu’AOL allait cesser de facturer l’usage de son logiciel d’installation –incluant le compte courriels et des outils de sécurité– à ses abonnés connectés en haut débit.

En les offrant gratuitement, la firme veut s’assurer qu’elle conservera de l’audience sur ses pages et que celles-ci seront jugées séduisantes par les annonceurs publicitaires.

“Nous nous concentrons vraiment sur les moyens de faire croître notre public et de faire augmenter la part publicitaire de nos recettes”, a encore indiqué Tricia Primrose.

Les recettes publicitaires comptent actuellement pour seulement 20% du chiffre d’affaires d’AOL, tandis qu’elles assurent quasiment l’intégralité des ventes de Google et de Yahoo!. Pour AOL la stratégie menée depuis deux ans revient à basculer progressivement sur le modèle économique gagnant de la publicité, notent plusieurs experts.

Ce basculement a un coût puisqu’il signifie aussi qu’AOL renonce à une bonne partie des revenus tirés des abonnements payants. Ceux-ci ont encore reculé de 11% sur un an au deuxième trimestre, AOL déplorant la perte de 1,2 million d’abonnés en trois mois (à 23,3 millions au total le 30 juin).

Aujourd’hui, les revenus tirés des abonnements payants chez AOL pèsent pour environ 80% du chiffre d’affaires de la division internet, alors que cette dernière compte elle-même pour 19% des ventes totales de Time Warner.

 03/08/2006 20:48:54 – © 2006 AFP