OMC : l’Asie-Pacifique refuse de sonner le glas du cycle de Doha

 
 
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Le ministre australien du Commerce Mark Vaile, à Genève le 24 juillet 2006 (Photo : Fabrice Coffrini)

[25/07/2006 09:48:48] SYDNEY (AFP) L’Asie-Pacifique, dont la très militante Australie, a exprimé mardi sa déception face à l’échec des négociations de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) mais a refusé de prononcer la mort de l’ensemble du cycle de Doha visant un nouvel ordre commercial.

L’échec, lundi à Genève, de discussions de la dernière chance entamées entre les six grands acteurs de l’OMC (Australie, Brésil, Etats-Unis, Inde, Japon, UE) ne doit pas effacer les progrès qui ont malgré tout été accomplis depuis 2001 et le lancement du cycle de Doha dans la capitale du Qatar, se sont accordés à dire les responsables de la région.

Ce nouvel échec des négociations, qui visent à réduire les barrières au commerce mondial, a poussé le directeur général de l’OMC à appeler à la suspension sine die des pourparlers.

Le cycle de Doha “ne tient plus qu’à un fil”, a reconnu le ministre australien du Commerce, Mark Vaile. Mais “il n’est pas mort”, a-t-il asséné.

“Ce que cela veut dire, c’est que cela pourrait relancer le manège pour cinq ans avant d’obtenir quelquechose”, a-t-il ajouté.

L’Australie est un membre clef du Groupe de Cairns, qui regroupe 18 pays exportateurs de produits agricoles dont le Canada et le Brésil au côté de pays en développemement. Ce regroupement milite pour la fin des subventions agricoles qui faussent le commerce mondial.

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Le secrétaire général et porte-parole du gouvernement japonais, Shinzo Abe, à Tokyo le 5 juillet 2006 (Photo : Kazuhiro Nogi)

Le secrétaire général et porte-parole du gouvernement japonais, Shinzo Abe, a lui aussi souligné que la fin de Doha n’avait pas encore été signée. Estimant “très regrettable que les pourparlers aient été suspendus”, il a ajouté que “notre engagement à remettre les négociations sur les rails et à parvenir à un accord reste inchangé”.

Séoul, parlant d’une “impasse regrettable”, a dit “espérer” une reprise des négociations “le plus tôt possible”.

Le ministre néo-zélandais du Commerce, Phil Goff, a souligné que le précédent cycle, l’Uruguay Round lancé au début des années 90, avait survécu à des crises semblables.

“Il est important de ne pas perdre les progrès significatifs qui ont été faits jusqu’à présent (dans le cadre du cycle de Doha). Cela continue à fournir une base solide en vue d’une reprise ultérieure des négociations”, a-t-il estimé.

New Delhi s’est montrée largement moins optimiste. Le ministre indien du Commerce, Kamal Nath, qui avait déjà estimé que le cycle de Doha était “entre les soins intensifs et le crématorium”, a mardi déclaré : “Il n’y pas de feuille de route… Les négociations sont suspendues, les discussions ont échoué. C’est là où on en est”.

Evoquant des “goufres” dans les points de vue, il a accusé les Etats-Unis de “vouloir un accès en Inde pour leurs produits agricoles subventionnés sans réduire leurs énormes subventions”.

 25/07/2006 09:48:48 – © 2006 AFP