OMC/agriculture : M. Lamy presse le Japon d’abaisser ses droits de douane

 
 
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Le Premier ministre japonais Junichiro Koizumi (d) avec le directeur général de l’OMC Pascal Lamy, le 6 juillet 2006 à Tokyo

[06/07/2006 09:24:43] TOKYO (AFP) Le directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Pascal Lamy, a exhorté le Japon à abaisser ses droits de douane afin de débloquer le dossier agricole et permettre de conclure les négociations du cycle de Doha sur la libéralisation du commerce.

“L’OMC a besoin de l’aide du Japon”, a plaidé M. Lamy, en visite à Tokyo, cité par l’agence de presse Jiji.

“Le Japon a jusqu’à présent profité des aspects les plus bénéfiques du libre-échange, il doit dès lors ouvrir son secteur agricole”, a souligné M. Lamy dans une interview au quotidien Asahi Shimbun.

Le directeur général de l’OMC a rencontré mercredi soir à Tokyo le ministre japonais des Affaires étrangères Taro Aso.

Il doit s’entretenir jeudi avec le Premier ministre Junichiro Koizumi et le ministre des Finances Sadakazu Tanigaki.

“Le Japon doit étendre la réduction des tarifs douaniers au riz”, a estimé M. Lamy qui souhaite obtenir de M. Koizumi “une position souple”.

Depuis des années, le Japon protège son agriculture en imposant des droits de douane très élevés (de plus de 75%) sur toute une série de produits et surtout de 778% sur le riz.

M. Lamy souhaite que Tokyo fixe des droits de douanes plafonnés pour les produits agricoles. Un équilibre entre les réductions de subventions agricoles aux Etats-Unis et des abaissements de tarifs douaniers de la part des autres pays sont essentiel, selon lui, pour parvenir à un accord.

Tokyo, qui réfute les accusations de protectionnisme agricole, milite en faveur d’une baisse modérée des droits de douanes et contre la fixation de plafonds.

Le Japon estime en outre qu’il revient d’abord aux pays gros exportateurs agricoles, comme le Brésil, de faire le premier pas.

“Les négociations doivent progresser sur la base du donnant-donnant”, a insisté M. Aso lors de son entretien avec le directeur de l’OMC.

Mais pour M. Lamy, le temps presse.

“Les principaux membres ont besoin de s’entendre sur les nouvelles règles courant juillet. Il est désormais temps pour les pays impliqués de porter un jugement politique”, a déclaré M. Lamy à l’Asahi.

Les nations membres de l’OMC ont à nouveau échoué la semaine dernière à Genève à trouver un compromis sur le dossier agricole qui empêche de clore le cycle de négociations sur la libéralisation du commerce mondial entamé en 2001.

Les discussions de Genève devaient permettre d’arriver avant fin juin à un accord chiffré sur les points les plus délicats de la négociation, les subventions agricoles et les droits de douane, qui achoppent depuis près de cinq ans sur un affrontement Nord-Sud, doublé d’un bras de fer euro-américain.

Les pays membres ont donné à M. Lamy pour mission urgente de rapprocher les points de vue via des consultations en priorité avec les principaux acteurs de la négociation que sont les Etats-Unis, l’UE, le Japon, l’Australie, le Brésil et l’Inde.

 06/07/2006 09:24:43 – © 2006 AFP