Les cyber-marchands descendent timidement dans les rues françaises

Par : Autres

 

Les cyber-marchands
descendent timidement dans les rues françaises

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Une personne consulte
un site internet avant d’acheter en ligne avec une carte bancaire

De nombreux sites de commerce en ligne de produits non-alimentaires tentent
l’expérience de magasins réels en France, pour attirer encore plus de
clients, mais ce mouvement risque d’être limité en raison du coût de gestion
de ces points de vente d’un nouveau genre.

 

“Nous voulons cibler les gens qui ne viendront jamais sur internet pour
faire leurs courses”, a expliqué à l’AFP Gildas Piquet-Friboulet,
responsable de communication chez Fotovista, la maison-mère du
cyber-marchand Pixmania, leader de la vente en ligne de matériel életronique
grand public en Europe.

 

Pixmania, qui étend doucement son réseau de points de retrait (15
actuellement dans toute l’Europe), a ouvert mardi un “showroom” à
Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Plus de 1.000 produits sont proposés
sur 400 m2. Fotovista compte en ouvrir 10 d’ici 2008 dans les grandes villes
européennes.

 

“Un magasin physique permet de donner une visibilité à notre enseigne. Il
donne aussi la possibilité aux clients de voir, toucher les produits”, a
souligné M. Piquet-Friboulet.

 

Le site de vente à distance Cdiscount, appartenant à Casino, va aussi se
lancer le 1er juillet dans l’aventure de la distribution traditionnelle, en
ouvrant un magasin de 1.300 m2 et proposant 70.000 références au Bouscat,
près de Bordeaux, selon son co-président, Hervé Charle. Le site se donne un
an pour voir si le concept marche et s’il arrive à “conquérir de nouveaux
clients”.

 

Priceminister, autre poids lourd du e-commerce, souhaite aussi “donner une
existence physique à son site”, selon son PDG Pierre Kosciusko-Morizet. La
société, spécialisée dans la vente à distance entre particuliers, veut
ouvrir à partir de 2007 des “points” de retrait qui serviraient de relais à
la poste.

 

Alapage entend aussi se lancer sur cette voie de point relais en 2007, alors
que mistergooddeal.com s’essaie aux entrepôts où le client peut commander
sur place sur des bornes internet et retirer immédiatement sa commande.

 

Cependant, la distribution traditionnelle ne fait pas que des adeptes chez
les cyber-marchands, grands spécialistes du discount. Ces derniers peuvent
proposer des prix bon marché grâce à des économies sur les frais de
personnel et de locaux.

 

“Ouvrir des boutiques, c’est prévoir des dépenses sur le loyer du magasin,
le personnel, les stocks… Cela paraît coûteux”, a rappelé le PDG de
rueducommerce.com, Patrick Jacquemin.

 

“Les boutiques offrent peut-être une meilleure visibilité, mais à quel coût?
Notre site reçoit 4 millions de visiteurs uniques par mois. Je ne pense pas
qu’avec des magasins physiques, nous aurions pu en recevoir autant”, a-t-il
ajouté.

 

Et, le potentiel de recrutement de nouveaux clients sur la toile reste
important.

 

“Nous savons qu’Internet représentera à terme 20 à 30% du commerce global
(dans le non-alimentaire). Pour le moment, on en est loin”, a indiqué Gildas
Piquet-Friboulet. La part d’internet tourne autour de 7 à 8% du commerce
non-alimentaire en France.

 

Si la matérialisation des cyber-marchands est en vogue, la dématérialisation
des distributeurs classiques poursuit son chemin.

 

Le numéro deux de la distribution mondiale, Carrefour, a lancé ce jeudi “boostore”,
un site de produits non-alimentaires, proposant 1,125 million de références
à prix discount.

 

 

©
AFP 2006

Photo : Denis Charlet