Bourse de Tokyo : dégringolade historique en raison de l’économie américaine

Par : Autres

 

Bourse de Tokyo:
dégringolade historique en raison de l’économie américaine

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Un Japonais devant un
tableau d’une société de courtage, à Tokyo le 13 juin 2006

La bourse de Tokyo a subi mardi sa plus forte
chute en points depuis le 12 septembre 2001, au lendemain des attentats de
New-York, redoutant une hausse des taux aux Etats-Unis et l’impact d’une
affaire financière éclaboussant le gouverneur de la Banque du Japon (BoJ).

 

L’indice-phare de la place tokyoïte, le Nikkei
225, moyenne non pondérée des 225 valeurs vedettes, a dévissé de 614,41
points (-4,14%), soit presque autant que le 12 septembre 2001, quand il
s’était délesté de 682,85 points.

 

Cette dégringolade, qui survient après celle du
8 juin (-3,07%), est une fois encore due essentiellement aux inquiétudes
persistantes quant à une possible nouvelle augmentation du taux directeur de
la Réserve Fédérale américaine (Fed) pour endiguer l’inflation aux
Etats-Unis, selon les courtiers.

 

Tokyo n’est d’ailleurs pas la seule place
mondiale à être touchée. Toutes les bourses d’Asie-Pacifique ont plongé dans
le sillage de Wall Street, les investisseurs restant anxieux avant la
publication des chiffres de l’inflation américaine. Séoul a chuté de 2,9%,
Taipei de 1,64% et Manille de 1,82%. Hong Kong a perdu de son côté 2,48%,
Singapour 1,93% , Jakarta 2,87%, Sydney 2,56% et Wellington 0,35%.

 

Bombay, déjà durement touché ces dernières
semaines, a plongé de 4,36%, l’indice Sensex franchissant à la baisse la
barre des 9.000 points et effaçant l’ensemble des formidables gains
enregistrés depuis le 9 décembre 2005. Entre le 10 mai et ce mardi, Bombay a
perdu près de 30%.

 

Shanghai a par ailleurs perdu 0,28%, une
nouvelle fois sous l’influence de quelques valeurs (cette fois les bancaires
et les pétrochimiques).

 

Mais Tokyo est celle qui a le plus souffert,
après avoir fortement grimpé ces derniers mois (+40% en 2005), tirée par les
bonnes perspectives de l’économie nippone.

 

“En comparaison avec le marché américain, les
valeurs de Tokyo avaient davantage progressé. La chute est donc plus sévère
lorsque les cours sont entraînés dans un mouvement à la baisse”, s’est
consolé un économiste de Mizuho Investors Securities, Masatoshi Sato.

 

La débâcle de mardi a été amplifiée par des
aveux surprise du gouverneur de la Banque centrale, Toshihiko Fukui, qui a
reconnu avoir investi en 1999 (avant qu’il n’ait pris les rênes de la BoJ)
dix millions de yens (70.000 euros) dans un fonds d’investissement au coeur
d’un scandale de délit d’initié.

 

Enfin, il n’est pas exclu que la déroute du
Japon lundi soir lors de son match d’ouverture de coupe du monde de football
contre l’Australie en Allemagne ait pu peser sur le sentiment négatif du
marché, tant l’enjeu commercial de la compétition est élevé.

 

Certains économistes redoutent que dans un tel
climat, qui mine la confiance des investisseurs, le déclin se poursuive et
nuise à l’économie japonaise pourtant bien orientée avec une croissance de
3,1% en rythme annuel au premier trimestre.

 

Dans un tel contexte, la BoJ pourrait également
différer la fin de sa politique de taux d’intérêt à zéro, prédisent des
analystes.

 

 

 

© AFP 2006

Photo : Kazuhiro Nogi