Acier : Arcelor repousse encore Mittal et le met au défi de renchérir son OPA

Par : Autres

 

Acier: Arcelor repousse
encore Mittal et le met au défi de renchérir son OPA

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Le PDG d’Arcelor, Guy
Dollé, à Madrid, le 2 juin 2006

Le sidérurgiste européen Arcelor a une fois de
plus repoussé son rival Mittal Steel, vantant plutôt son mariage avec le
russe Severstal, et l’a mis au défi de renchérir à nouveau son offre
publique d’achat hostile, ce que Mittal refuse de faire.

 

Arcelor a jugé lundi dans un communiqué la
proposition actuelle de son concurrent Mittal Steel “insuffisante au plan
financier car elle continue de (le) sous évaluer”.

 

Le numéro deux mondial de l’acier, basé à
Luxembourg, a de nouveau considéré que les modèles industriels des deux
entreprises étaient “divergents”.

 

Le rejet de l’OPA de Mittal Steel a été décidé
à “l’unanimité” des administrateurs d’Arcelor réunis dimanche à son siège
luxembourgeois.

 

Le groupe franco-hispano-luxembourgeois, qui
bataille depuis fin janvier contre l’offensive de son concurrent, l’a aussi
mis sous pression pour discuter d’une éventuelle revalorisation de son OPA.

 

Selon Arcelor, le groupe de l’Indien Lakshmi
Mittal lui aurait indiqué ces derniers jours “être disposé à améliorer” de
nouveau les conditions de son offre d’achat. Le CA d’Arcelor a en
conséquence demandé à sa direction générale, emmenée par le Français Guy
Dollé, de rencontrer Mittal pour discuter de ces améliorations éventuelles.

 

Mais Mittal a de nouveau exclu lundi tout
projet de renchérissement de son offre mixte –en échange de titres et en
liquide– qu’il avait lancée en Bourse le 18 mai et relevée dès le lendemain
à 25,8 milliards d’euros.

 

“Mittal Steel n’a fait aucune proposition pour
améliorer les termes financiers de son offre et n’a pas l’intention d’en
faire”, a-t-il assuré dans un communiqué.

 

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Lakshmi Mittal, PDG de Mittal Steel, à Londres, le 19 mai 2006

Déterminé à échapper à son prédateur, Arcelor a
choisi fin mai de se marier avec le sidérurgiste russe Severstal, qui
prendrait 32%, puis à terme 38%, de son capital.

 

Pour le groupe européen, ce projet de fusion
russo-européenne “constitue l’alternative stratégique la plus intéressante”
destinée à “donner naissance au leader mondial et au groupe le plus rentable
de l’industrie sidérurgique”.

 

Mais depuis une dizaine de jours, Arcelor fait
face à une rébellion de quelque 30% de ses actionnaires — emmenés par
Goldman Sachs, la banque conseil de Mittal — qui réclament une assemblée
générale extraordinaire pour se prononcer sur cette alliance.

 

Ces actionnaires –dont l’identité n’est pas
connue– voudraient que ce mariage ne puisse être validé qu’avec
l’approbation des deux-tiers de l’actionnariat présent lors de cette AG.

 

Pour l’heure, Arcelor a prévu un système bien
plus favorable: le vote sur cette fusion se fera à la majorité du capital
total, au cours d’une assemblée générale ordinaire convoquée le 30 juin.

 

Seule concession aux actionnaires frondeurs,
ils pourront “exprimer leur avis négatif” au cours de cette AG fin juin.

 

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Le PDG
de Severstal, Alexeï Mordachov, le 26 mai 2006 à Luxembourg

Une résolution de ces actionnaires mécontents
sera ajoutée à l’ordre du jour de cette AG, si ces derniers représentent
effectivement plus de 20% du capital.

 

Arcelor s’est encore échiné à démontrer que son
projet avec Severstal “ne bloquait pas l’offre de Mittal” qui court jusqu’au
5 juillet.

 

Il a rappelé qu’en cas de succès de l’OPA (si
Mittal rafle plus de 50% du capital), le contrat de mariage avec Severstal
serait automatiquement annulé.

 

Au contraire, si Mittal devait se contenter
d’une participation minoritaire, le groupe du milliardaire russe Alexeï
Mordashov pourrait soit rester au capital d’Arcelor, soit s’en aller.

 

Pour s’assurer des faveurs de ses actionnaires,
Arcelor a en outre confirmé la distribution d’un magot de 6,5 milliards
d’euros via une offre publique de rachat d’actions à 44 euros par titre,
mise au vote en assemblée générale le 21 juin. Même si elle est approuvée,
cette opération ne débutera pas avant la clôture de l’OPA de Mittal début
juillet.

 

Lundi matin vers 10H00 GMT, l’action Arcelor
cédait 0,45% à 33,55 euros, dans un marché en baisse de 0,67%.

 

 

© AFP 2006

Photo : Javier Soriano – Carl de Souza –
Stéphane de Sakutin