USA : l’industrie pétrolière se prépare pour une nouvelle saison de cyclones

Par : Autres

 

USA: l’industrie pétrolière
se prépare pour une nouvelle saison de cyclones

___________________________________

 

SGE.BFB43.290506065815.photo00.quicklook.default-178x245.jpg

Vue d’une raffinerie de
pétrole victime d’inondations après le passage du cyclone Rita, le 25
septembre 2005 à Port Arthur au Texas

L’industrie du pétrole et du gaz américaine se
prépare à affronter une nouvelle saison de cyclones alors qu’elle se remet à
peine de celle qui a dévasté la côte sud-est des Etats-Unis à la fin de
l’été dernier.

 

La production pétrolière offshore avait été
interrompue après le passage des cyclones Katrina et Rita provoquant une
mini-pénurie et une flambée des prix sans compter les dégâts subis par les
raffineries, nombreuses sur ce littoral bordant le Golfe du Mexique.

 

Cette production est toujours inférieure
d’environ 20% à ses capacités normales, souligne le Bureau des ressources
minières américain (MMS). Pour le gaz, encore 13% de l’approvisionnement est
coupé. Pour les raffineries, environ 3,3% des capacités totales ne sont
toujours pas opérationnelles, indique un rapport du MMS.

 

“Nous faisons le maximum pour nous préparer à
la prochaine saison des cyclones” qui commence le 1er juin, a indiqué à
l’AFP Caryl Fagot, une porte-parole du MMS.

 

En moyenne, six tempêtes tropicales dans
l’Atlantique nord deviennent des cyclones chaque année. Mais 2005 a battu
tous les records avec 28 tempêtes tropicales et 15 cyclones.

 

Katrina et Rita ont causé des dégâts évalués
entre 18 et 31 millions de dollars aux infrastructures énergétiques de la
région, selon une estimation du bureau des affaires budgétaires du Congrès.

 

Les 113 plate-formes pétrolières détruites ne
représentent toutefois qu’une fraction des quelque 4.000 qui se trouvent
dans le Golfe du Mexique et la plupart de celles qui l’ont été dataient
d’avant 1988 et l’entrée en vigueur de nouvelles normes de construction,
souligne Michael Kearns, porte-parole de l’Association des industries
maritimes à Washington.

 

 

SGE.BFB43.290506065815.photo01.quicklook.default-163x245.jpg

Vue aérienne d’une
plate-forme flottante et d’une raffinerie de pétrole après le passage
du cyclone Rita à Port Arthur, le 25 septembre 2005

Mais certaines de celles comptant parmi les
plus modernes ont été endommagées. La plate-forme géante Mars exploitée par
la Shell — qui assure à elle seule 5% de l’ensemble de la production du
Golfe — n’a recommencé à fonctionner de manière limitée que ce mois-ci et
ne devait retrouver ses pleines capacités qu’à la fin juin.

 

Les inondations et les coupures d’électricité
ont aussi retardé la remise en service de nombreuses raffineries et des
centaines d’employés déplacés peinent toujours à pouvoir se reloger dans la
région.

 

“C’est l’activité à terre nécessaire à la
production en mer qui a le plus souffert des cyclones”, rappelle Michael
Kearns.

 

“Même si les plate-formes elle-mêmes ont
survécu, les gens à terre qui les font fonctionner, les navires de
ravitaillement et toutes les choses de ce genre nécessaires à une reprise
complète de la production ont été très atteintes”, ajoute-t-il.

 

“Nous n’avions jamais pensé que nous devrions
gérer des raffineries comme des plate-formes offshore en devant trouver
comment loger les gens, les mettre sur des bateaux et des caravanes fournies
par l’Agence fédérale de gestion des crises (Fema) et trouver des garderies
pour leurs enfants”, indique Cindy Gordon de l’Institut du pétrole
américain.

 

Cette année, les compagnies pétrolières
stockent les aliments et les médicaments et préparent des abris provisoires
ainsi que des réseaux de communication de secours. Elles ont également mis
en place des équipes d’inspecteurs pour rapidement évaluer les dégâts en cas
de nouvelles catastrophe et permettre ainsi une reprise plus rapide de la
production.

 

Pour l’instant, les craintes suscitées par
l’approche de la nouvelle saison d’ouragans ne se ressentent pas sur les
marchés à terme du pétrole constate Fadel Gheit, un analyste pour
l’industrie pétrolière et gazière chez Oppenheimer and Co.

 

“Une fois que l’on a connu un événement de
l’ampleur de celui de l’an passé, je pense que les gens vont être beaucoup
plus prudents”, estime-t-il toutefois, en indiquant qu’en cas de nouvelle
menace les compagnies pétrolières évacueront leurs employés bien à l’avance
avec des risques de perturbations de la production.

 

© AFP 2006

Photo : Stan Honda – Hector Mata