Un an après son lancement, le compte rémunéré ne fait pas recette

Par : Autres

 

Un an après son lancement,
le compte rémunéré ne fait pas recette

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Agence de la Caisse
d’Epargne à Caen, en avril 2005

Un an après son lancement par les Caisses
d’Epargne, le compte rémunéré n’a pas fait d’émules parmi les réseaux
bancaires, à l’exception de petites banques récentes qui y voient un moyen
de se développer sur le marché.

 

Le 14 avril 2005, l’Ecureuil créait l’événement
en décidant de rémunérer dès le premier euro les comptes courants de ses
clients, un mois à peine après l’abrogation de la réglementation française
interdisant la rémunération des dépôts.

 

Le nombre d’ouvertures de compte a plus que
doublé entre 2004 et 2005, avec 411.000 forfaits souscrits (+151%). Entre
avril et fin décembre 2005, la Caisse d’Epargne a conquis 180.000 nouveaux
clients et équipé 180.000 de ses clients, détenteurs d’un seul Livret A ou
produit d’assurance vie d’un compte rémunéré. Ce sont désormais des clients
“actifs”.

 

Pour autant, les autres réseaux n’ont pas
bougé. La Société Générale s’en tient à la “règle du jeu actuelle”: ni
rémunération des comptes à vue, ni facturation des chèques, a indiqué
vendredi une porte-parole.

 

“Les clients disposant de revenus moyens
obtiendront de faibles rémunérations”, tandis que les clients plus aisés
“savent très bien se servir d’autres produits pour gérer leur trésorerie”,
avait expliqué son PDG Daniel Bouton pour justifier le refus de la banque de
suivre l’Ecureuil.

 

La Caisse d’Epargne applique un taux de 0,5%
jusqu’à 2.500 euros d’encours sur le compte courant, et de 1% au-delà. Un
client qui laisse 1.000 euros en moyenne sur son compte gagnera donc 5 euros
par an, avant prélèvements sociaux. Mais pour en profiter, il faut qu’il ait
souscrit un forfait facturé 6,20 euros par mois.

 

“La rémunération est un plus pour rémunérer
leurs liquidités et non pas un remède miracle. Ce n’est pas un produit
d’épargne comme le livret A ou le Codevi”, se défend un porte-parole des
Caisses d’Epargne. “Les chiffres en terme de gain de nouveaux clients nous
confortent dans ce choix”, ajoute-t-il.

 

Les autres réseaux estiment être parvenus à
engranger, sans l’appât des comptes rémunérés, des résultats comparables:
179.000 pour la Société Générale et 155.000 pour BNP Paribas.

 

Le Crédit Agricole a opté pour une stratégie
alternative sous la forme du “cash-back”: la cotisation de la carte bancaire
est remboursée au-delà d’un certain seuil d’utilisation.

 

Pour l’heure, la rémunération des comptes est
surtout plébiscitée par les nouveaux entrants, qui y voient un moyen de
grignoter des parts de marché.

 

Dernière en date, Banque AGF a lancé début mai
un compte rémunéré dont le taux varie en fonction de l’alimentation
régulière du compte mais aussi de l’épargne placée sur des produits AGF.

 

Axa Banque l’avait précédée mi-janvier, avec
l’objectif d’équiper ses clients d’assurance en produits bancaires “afin de
capter l’épargne à court terme”, selon le PDG d’Axa France, François Pierson.

 

Les banques qui visent une clientèle moyenne ou
haut de gamme sont aussi convaincues de l’intérêt de la rémunération, comme
CaixaBank, pionnière en la matière, la Banque privée européenne ou la
Barclays.

 

© AFP 2006

Photo : Mychèle Daniau