Avec le séminaire, organisé le 20 janvier avec la participation de bureaux d’études tunisiens et français, et l’accord du Conseil de Surveillance de l’Agence Française de Développement (A.F.D.) pour l’octroi à l’Etat tunisien d’un prêt concessionnel d’un montant de 50 millions d’euros, le programme-pilote de mise à niveau hôtelière semble, cette fois-ci, lancé pour de bon…
Outre le récent accord du Conseil de Surveillance de l’Agence Française de Développement (A.F.D.) pour l’octroi à l’Etat tunisien d’un prêt concessionnel d’un montant de 50 millions d’euros pour le financement du projet pilote de mise à niveau des établissements hôteliers -le «plus gros prêt de l’A.F.D. dans ce domaine», M. Léon Bertrand, ministre délégué au Tourisme français, a également amené dans ses bagages, pour sa visite de trois jours (19-21 janvier) en Tunisie, l’expérience de son pays en matière d’amélioration de la qualité des prestations hôtelières, en particulier, et touristiques d’une façon générale afin de la soumettre à ses hôtes. Pas tellement comme modèle -M. Bertrand a du reste pris la précaution de souligner qu’il ne vient pas en donneur de leçons et que chacune des deux parties a dans ce domaine un vécu digne d’intérêt-, mais comme une expérience sur laquelle il serait utile de réfléchir.
Cette expérience française a pour nom «Plan Qualité France». Mis en ouvre depuis deux ans, ce plan repose sur une démarche «consistant à forcer les hôteliers à respecter des critères tirant sur la qualité». Soulignant que l’on doit «respecter la qualité si l’on veut continuer à gagner des parts de marché», le ministre français propose de «voir comment appliquer ce «Plan Qualité France».
La coopération tuniso-française dans le secteur touristique ne date pas d’aujourd’hui. Lors de la visite du président Chirac en Tunisie en décembre 2003, les deux gouvernements avaient signé un accord de coopération qui commence à se concrétiser aujourd’hui dans trois domaines : la mise à niveau hôtelière, la filière plaisance-nautisme et la thalassothérapie.
Sur le premier dossier, Paris apporte en même temps assistance financière et expertise -celle-ci se matérialisant par la participation de bureaux d’études et de tours-opérateurs français au séminaire sur la mise à niveau hôtelière organisé vendredi 20 janvier.
Le communiqué conjoint publié à l’issue de la visite en Tunisie de M. Léon Bertrand indique que le responsable français a affirmé que ses services étaient «à la disposition du ministère du Tourisme tunisien pour lui apporter l’appui nécessaire à la réussite du programme de mise à niveau des établissements hôteliers».
La plaisance-nautisme et la thalassothérapie profitent également de l’expertise française. D’abord, CREOCEAN, société française de services et conseils en environnement marin et océanographique -qui a collaboré sur ce dossier avec le Port autonome de Marseille et la société tunisienne SOMETE- a remis à M. Tijani Haddad, ministre tunisien du Tourisme, «le résultat d’une étude approfondie qui constitue un véritable schéma directeur d’aménagement du littoral tunisien pour les activités de plaisance et de croisière».
Ensuite, un autre expert français a mené une mission d’expertise suite à laquelle il a proposé «un ensemble de mesures destinées à mettre en place une démarche qualité dans la filière thalassothérapie en Tunisie». Mais le ministre français s’est également vu proposer par son collègue tunisien, M. Tijani Haddad, l’«idée d’une coopération triangulaire pour aller chercher ensemble des marchés plutôt que de nous combattre». Le ministre tunisien du Tourisme estime que, en raison de ses affinités avec les pays africains dont elle fait partie, la Tunisie peut aider, notamment dans la partie anglophone de l’Afrique, à faire profiter ces pays du know-how français.
Le ministre délégué au Tourisme français a aussi déclaré que l’objectif était maintenant de «débloquer rapidement l’enveloppe pour ne pas casser l’élan déjà lancé». Ce qui devrait permettre le démarrage effectif d’un programme dont on entend parler depuis près de trois ans et qu’on croyait bel et bien lancé avec la nomination le 17 août 2005 de M. Slim Tlatli au poste de secrétaire d’Etat auprès du ministre du Tourisme, chargé de la Mise à niveau touristique. Un Slim Tlatli dont le départ de ce poste quelques semaines plus tard -pour la présidence de la République, en tant que conseiller principal- a beaucoup surpris et suscité autant d’interrogations sur le devenir du programme de mise à niveau. Aujourd’hui, le programme est de nouveau sur les rails, même si le poste de Secrétaire d’Etat a disparu, laissant, de nouveau, la conduite de ce dossier au ministre lui-même.