“L’assouplissement de la législation sur l’Internet et les contenus numériques est fondamental pour le développement des TIC”

Par : Autres
 

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rajel1.jpgInvité
dans le cadre des Journées de l’entreprise, M. Theodore Ahlers, Directeur
Département Maghreb – Bureau régional Moyen-Orient et Afrique du Nord de la
Banque mondiale, a
fait une communication sur le secteur des technologies de l’information et
de la communication. Pour lui, le créneau de l’arabisation des logiciels et
des contenus numériques est porteur pour les entreprises TIC en
Méditerranée.

 

Quels
étaient les axes de votre intervention ?

 

Nous
avons fait le bilan des caractéristiques de la R&D dans le domaine des
TIC, une activité plus importante que dans d’autres secteurs, une recherche
financé essentiellement par le secteur privé et où les barrières à
l’entrée sont plus élevées pour les nouveaux et où la
propriété intellectuelle est importante. A ce niveau, j’ai fait
remarquer qu’il ne s’agit pas de problème juridique mais que les règles de
jeu doivent être les mêmes pour tout le monde, et que ceux qui produisent ne
voient pas leurs produits détournés pas d’autres pour une raison ou pour une
autre.

 

J’ai
également indiqué que les avancées vont plus vite que dans les autres
secteurs et que les produits qui seront consommés dans 5 ans ne sont même
pas inventés aujourd’hui. Les conséquences pour les pays émergents –y
compris pour la Tunisie-, c’est que, d’abord, la sous-traitance et la
délocalisation peuvent améliorer la croissance … Ensuite, la capacité
d’innover à la marge est très importante pour les entreprises. D’ailleurs,
j’ai souligné que le créneau de l’arabisation des logiciels et de contenus
numériques devrait être envisagé de façon sérieuse par les entreprises
tunisiennes –petites et grandes- où elles pourraient être très compétitives.

 

La 3ème
explication pour les pays émergents, c’est le partenariat public/privé tel
que le développement de l’administration en ligne qui a un double avantage :
d’abord la mise en place d’une administration efficace pour le citoyen et la
création d’un marché et donc de l’emploi.

 


Qu’est-ce qu’il faut faire alors ?

 

Pour ce
faire, il faut davantage de concurrence, de rationalisation et de
simplification de la réglementation, celle-ci n’étant pas toujours claire,
souvent trop lourde et surtout n’étant pas toujours appliquée de la même
manière pour tout le monde actuellement ; et enfin une libéralisation du
secteur de l’Internet et l’assouplissement du contrôle sur les règlements
relatifs au développement des contenus numériques, et à la libre
et rapide circulation des informations pourtant nécessaire voire
indispensable à l’avancée et au développement du secteur des TIC.

 

Mais
est-ce que le financement ne serait pas un autre handicap pour le
développement des TIC dans les pays émergents ?

 

Non, je
ne pense pas que le financement pose autant de problèmes, même si je
consens qu’il faut améliorer les conditions d’accès des
entreprises au crédit. Pour la Tunisie, ce n’est pas là le problème : les
banques tunisiennes sont très compétitives et efficaces ; le financement
mondial dans ce domaine est également très important. Par contre, si le
cadre juridique est clair, si la concurrence est permise c’est-à-dire le
respect absolu des règles du jeu appliquées de la même manière à tout le
monde, dans ce cas, on peut facilement mobiliser le capital pour investir
dans le secteur. Ce qui veut dire qu’il s’agit beaucoup plus du cadre
réglementaire et du climat des affaires appliqué à ce secteur qu’un problème
de disponibilité de financement.

 

Vous
êtes dans la sous-région depuis un certain temps, quel constat faites-vous
de l’évolution du secteur ?

 

Il est
évident que l’évolution est positive. Ceci dit, la question qu’il faudrait
poser est de savoir s’il y a eu une évolution au cours des 10 dernières
années
–dans ce cas on peut dire qu’il y a des progrès substantiels. Mais je pense
qu’il faut faire une comparaison par rapport au reste du monde, et là je
constate qu’il y a fort à faire, puisque la sous-région n’a pas progressé de
façon significative au cours des dernières années. Donc, il y a un retard,
et il faut aller beaucoup plus vite. Encore une fois, il faut que la
réglementation, la concurrence et l’ouverture de l’Internet et des contenus
numériques soient davantage libéralisées. Donc, certes il y a des progrès,
mais on peut faire mieux.