Le ministre de la santé Mustafa Ferjani a annoncé vendredi, le lancement d’une instance nationale chargée de garantir aux patients l’accès équitable aux médicaments dans toutes les spécialités médicales, en particulier pour les maladies graves.
Le ministre a indiqué dans une déclaration aux médias, en marge de la deuxième journée du troisième congrès national de l’association tunisienne de pharmacologie( ATP) ayant pour thème “systèmes de prise en charge et remboursement des médicaments en Tunisie”, que cette instance sera chargée d’élaborer des protocoles de traitement unifiés dans diverses spécialités médicales pour mettre à la disposition des patients des traitements efficaces, sans gaspiller l’argent public.
Le ministre a souligné que le lancement de cette instance s’inscrit dans le droit fil de la politique du ministère de la Santé, qui vise à renforcer la gouvernance et la rationalisation des médicaments en Tunisie et à fournir les médicaments modernes aux patients et ce, en collaboration avec les structures médicales et sanitaires.
Dans ce contexte, Ferjani a précisé que le ministère se penche actuellement sur l’élaboration d’une loi régissant le secteur des compléments alimentaires, tant en matière d’utilisation que de promotion, en vue de réglementer ce secteur non organisé.
Par ailleurs, il a souligné l’importance de ce congrès qui a réuni un nombre d’intervenants dans le secteur de la santé en Tunisie, tels que les médecins spécialistes, les pharmaciens, les fabricants de médicaments et les structures de santé en vue d’aboutir à un ensemble de recommandations en matière d’organisation du secteur des médicaments en Tunisie.
De son coté, le président de l’Association tunisienne de pharmacologie, Dr Riadh Daghfous a affirmé que la Tunisie s’emploie à fournir tous les médicaments aux patients en assurant le remboursement des frais, “néanmoins leur coût élevé est un obstacle majeur à l’accès aux traitements”, selon ses propos.
“En raison des faibles ressources de l’état, il est nécessaire de rationaliser l’utilisation des médicaments modernes et coûteux” a-t-il relevé, soulignant la nécessité de former des médecins spécialistes dans le domaine des sciences pharmaceutiques en vue d’évaluer la compatibilité du profil génétique des patients avec les différents types de médicaments.
Pour sa part, le professeur en pharmacologie Anis Glouz a indiqué que le système de santé en Tunisie doit faire prévaloir l’intérêt supérieur du patient, afin qu’il bénéficie d’un traitement de qualité, tant au niveau du diagnostic que de la prescription des médicaments.
Il a précisé que la Tunisie dispose de compétences scientifiques aptes à effectuer des recherches sur tous les médicaments disponibles sur le marché national et international et d’en sélectionner les plus efficaces, en vue de préserver les équilibres financiers.
A noter que le troisième congrès national de l’association tunisienne de pharmacologie, dont les travaux se sont ouverts hier jeudi, a comporté une première journée de formation destinée aux médecins spécialistes et aux pharmaciens dans le secteur des sciences pharmaceutiques.
La deuxième journée a été consacrée aux conférences scientifiques, aux débat et ateliers sur les sciences pharmaceutiques et les systèmes de prise en charge avec la participation de spécialistes de Tunisie et de pays étrangers.
 
		

